L’intégration régionale demeure l’un des principaux défis pour l’Afrique (Roberto Azevêdo)

« L’intégration régionale demeure l’un des principaux défis pour l’Afrique » où le commerce intra-régional ne représente que le dixième du commerce total du continent, a affirmé le directeur général de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), Roberto Azevêdo.

Dans une interview accordée à la MAP à la veille de sa première visite au Maroc, pour prendre part à une conférence africaine à l’occasion des 20 ans de l’OMC, M. Azevêdo a souligné que "la prochaine grande tendance de l’économie mondiale se trouvera en Afrique, de même que les opportunités en matière de commerce et d’investissement".

"C’est en Afrique que la croissance est la plus forte et la population est la plus jeune. Et je pense que le commerce a un rôle décisif à jouer pour concrétiser ce potentiel", a soutenu le patron brésilien de l’OMC.

Pour M. Azevêdo, le nouvel Accord sur la facilitation des échanges de l’OMC, conclu à Bali, participera de cet effort en fixant des règles pour abaisser les obstacles et simplifier les procédures douanières".

Cet accord commercial, a-t-il expliqué, devrait réduire les coûts du commerce jusqu’à 15 % dans les pays en développement (PED). Pour la première fois dans l’histoire de l’Organisation, la mise en œuvre de cet instrument par les PED est soumise à la mise à disposition d’assistance et de soutien suffisants.

Dressant un bilan des 20 ans d’existence de l’institution intergouvernementale, M. Azevêdo a indiqué que l’OMC, en créant un système fondé sur des règles transparentes convenues à l’échelle multilatérale, "a largement contribué à la stabilité et à la solidité de l’économie mondiale".

"Nous avons aidé à stimuler la croissance mondiale, à résoudre de nombreux différends commerciaux et à soutenir les pays en développement dans leur intégration au système commercial international", a poursuivi le DG de l’OMC.

En novembre dernier, les 160 membres ont adopté le Protocole d’amendement pour insérer le nouvel Accord sur la facilitation des échanges dans l’Accord sur l’OMC. "Cette étape historique a redonné un nouvel élan à la fonction négociatrice de l’Organisation", a-t-il estimé.

A la question de savoir quelle est sa vision pour la conclusion du cycle de négociations de Doha lancé en 2001, le directeur général a reconnu que le chemin pris depuis 2008 a conduit "à une impasse".

Il a noté, à cet égard,que la Conférence ministérielle programmée en décembre prochain à Nairobi offre une opportunité pour relancer les négociations de manière à conclure le cycle de Doha dans un laps de temps raisonnable.

Les membres, a-t-il précisé, ont adopté une approche plus pragmatique qui consiste "à identifier ce qu’il est possible de faire". "Ceux-ci testent les frontières du possible dans la négociation de trois thèmes majeurs : l’agriculture, les biens industriels et les services", a fait valoir M. Azevêdo, tout en notant que le mandat de 2001 reste intact et que seule l’approche peut changer.

Il a dit souhaiter que les pays membres puissent établir d’ici l’été 2015 un programme de travail qui aidera à clore le cycle de Doha. "Le résultat de cet exercice déterminera en grande partie ce que l’on obtiendra à Nairobi", a-t-il conclu.

M. Roberto Azevêdo est attendu au Maroc pour une visite, mercredi et jeudi, au cours de laquelle il prendra part à la Conférence ministérielle et parlementaire africaine de Marrakech sur le thème "20 ans de l’OMC : célébrations des succès et défis pour l’avenir". Cet évènement discutera notamment du bilan des 20 ans de l’OMC, sa contribution à l’intégration de l’Afrique dans l’économie mondiale et la ratification de l’Accord de Bali sur la facilitation des échanges, conclu en décembre 2013.

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