L’ex-collaborateur de Macron Alexandre Benalla va être présenté à un juge pour inculpation

Alexandre Benalla, ancien collaborateur du président français Emmanuel Macron poursuivi pour violences, va être présenté vendredi à un juge d’instruction en vue d’une nouvelle inculpation, cette fois pour l’utilisation de passeports diplomatiques après son licenciement, a-t-on appris de source judiciaire.

Alexandre Benalla, 27 ans, avait été placé en garde à vue jeudi matin dans le cadre d’une enquête préliminaire ouverte le 29 décembre sur l’usage de ses passeports diplomatiques, qui a été étendue mercredi à un possible faux en écriture pour un passeport de service.

Une information judiciaire a été ouverte vendredi matin par le parquet.

L’ancien collaborateur du président Macron a été à l’origine d’une tempête politique cet été déjà, après avoir été identifié sur des vidéos en train d’interpeller violemment des manifestants à Paris le 1er mai, alors qu’il était présent aux côtés des forces de l’ordre en qualité d’"observateur". Pour ces faits, il a été inculpé à deux reprises.

L’affaire a rebondi en décembre, après des informations du site d’information Mediapart faisant état de l’utilisation de passeports diplomatiques par Alexandre Benalla après son licenciement, ce qui a conduit à l’ouverture d’une nouvelle enquête et à la reprise des travaux de la commission du Sénat enquêtant sur cette affaire depuis juillet.

Devant cette commission, le directeur de cabinet d’Emmanuel Macron, Patrick Strzoda, a révélé mercredi que M. Benalla avait utilisé "presque une vingtaine de fois" ses passeports diplomatiques après son licenciement, entre le 1er août et le 31 décembre.

M. Strzoda a également souligné que M. Benalla avait été en possession de deux passeports de service, le premier délivré en 2016, "bien avant" son arrivée au palais présidentiel de l’Élysée, le deuxième le 28 juin 2018. Tous deux ont été invalidés le 31 juillet 2018.

Il a ajouté que la demande du second passeport de service avait été faite par Alexandre Benalla au ministère de l’Intérieur, par une lettre à en-tête du chef de cabinet de l’Élysée, mais "dactylographiée" et non signée.

En clair, "nous soupçonnons une falsification faite par M. Benalla", a affirmé M. Strzoda, avant de préciser que la justice avait été saisie.

Ces déclarations semblent contredire l’affirmation faite par Alexandre Benalla lors de sa propre audition le 19 septembre dernier selon laquelle il avait laissé dans son bureau de l’Élysée les passeports diplomatiques après son limogeage.

L’ancien chargé de mission doit être entendu à nouveau par la commission d’enquête du Sénat lundi, où se reposera la question de la limite du champ d’investigation des sénateurs compte tenu de l’enquête judiciaire en cours.

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