L’équipe de France se trouve dans un mauvais cycle, explique Raymond Domenech

L’équipe de France de football se trouve dans le creux de la vague, entre deux générations de joueurs, au moment d’aborder la Coupe du monde, en juin, même s’il est trop tôt pour savoir jusqu’où elle ira en Afrique du Sud, juge Raymond Domenech, cité lundi par le site Internet de la Fédération internationale de football (FIFA).

Pour le sélectionneur des Bleus, il faut avoir la lucidité d’admettre que la France est arrivée au bout d’un cycle positif, avec le départ à la retraite ou le vieillissement de joueurs qui lui ont permis d’être championne du monde et d’Europe et d’atteindre la finale de la Coupe du monde 2006.

"Il y a un renouvellement de générations qui se met en place", explique Raymond Domenech en développant un thème déjà utilisé pour expliquer l’échec tricolore lors de l’Euro 2008. "A part pour le Brésil, qui a un immense réservoir et qui assure un renouvellement naturel sans que le niveau de l’équipe en subisse les conséquences, tous les autres pays fonctionnent par cycles". "Nous nous trouvons peut-être dans un cycle un peu plus difficile, avec des joueurs majeurs qui ont duré, qui ont arrêté et qu’il faut maintenant remplacer", ajoute-t-il.

TROP DE CHOSES QUI POLLUENT L’ÉQUIPE

"On est simplement dans cette situation-là et, si des gens ne veulent pas l’admettre, c’est qu’ils ne sont pas lucides. Aujourd’hui, on travaille, on s’accroche pour retrouver un cycle haut". Avant la Coupe du monde 2006, Domenech se disait certain que les Bleus atteindraient la finale. Il se garde de tout pronostic, cette fois. "Quand j’ai des convictions, je les défends. Mais seuls les joueurs peuvent me donner ces convictions", dit-il. "En 2006, quand j’ai vu et entendu mes joueurs, je me suis dit : ‘On va aller en finale, c’est sûr.’ Or pour le moment, mon équipe se met en place et il y a encore trop d’incertitudes et trop de choses autour d’elle qui la polluent", poursuit-il, sibyllin.

"Dès qu’on aura regroupé les joueurs et qu’on aura passé suffisamment de temps ensemble, je le saurai. La Coupe du monde, c’est comme quand un match commence: au bout de cinq minutes, je sais à peu près comment cela va se terminer. Là, ça sera pareil. Attendons le début du tournoi, et je pourrai dire à peu près comment on le terminera."

"PAS DE MÉDAILLE POUR L’ENTRAÎNEUR"

En ce qui concerne les critiques essuyées par l’équipe de France, notamment après sa piteuse défaite en amical contre l’Espagne, le 3 mars à Saint-Denis (2-0), le sélectionneur rappelle que ça fait partie du métier. "Je raconte toujours l’histoire de la grenouille qu’on plonge dans l’eau bouillante, note Raymond Domenech. Sur le coup, elle va crier, elle va souffrir. Mais si on la met dans l’eau froide et qu’on fait monter la température de l’eau petit à petit, elle va tenir beaucoup plus longtemps ! Quand on est entraîneur, on est un peu comme ça : on vit dans le stress permanent, on ne vit que comme ça, tous les jours et tout le temps. C’est un état naturel !"

Auquel les joueurs sont aussi habitués, selon le Lyonnais, qui insiste pour les remettre au centre du débat. "Les joueurs sont habitués à ce genre de critique. Ils savent que, quand c’est moins bien que ce que les gens imaginaient, ils seront attaqués. D’ailleurs, jusqu’à présent, c’est moi qui ai été la cible des critiques plutôt qu’eux ! Mais la Coupe du monde leur appartiendra, ce sont eux qui seront sur le devant de la scène. Moi, je vais leur rendre les clés quand la compétition va commencer. Avant, je vais tout faire pour les protéger, les préparer au mieux à cet événement, mais après c’est entre leurs mains. D’ailleurs, je ne crois pas qu’il y ait de médaille prévue pour l’entraîneur (rires)" !

LEMONDE.FR

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