L’armée française pour longtemps au Sahel, selon l’institut londonien IISS

L’armée française est engagée sur le long terme au Sahel malgré ses contraintes budgétaires, relève l’Institut international d’études stratégiques (IISS) dans son rapport annuel sur l’équilibre des forces dans le monde publié mercredi.

"Tous les espoirs de désengagement rapide de la région, tels qu’évoqués par le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius en février 2013 (au début de l’intervention française au Mali) ont été déçus et la France apparaît engagée dans le long terme", souligne l’IISS, basé à Londres.

L’armée française, qui continue à mener la majorité des opérations militaires européennes en Afrique, n’a obtenu que des résultats "partiels et temporaires" au Mali, juge l’Institut.

"Même si les communiqués militaires officiels diffusés durant l’été 2014 annonçaient que la plupart des bastions rebelles avaient été localisés et que les troupes françaises encore présentes sur le terrain avaient neutralisé des centaines de combattants, les avions français (de combat et de transport) ont continué à faire des dizaines de sorties par semaine", constate l’IISS.

Le ministère français de la Défense a d’ailleurs "reconnu que la menace du terrorisme n’avait pas été éradiquée au Mali" malgré la saisie de 200 tonnes d’armes et 7.500 sorties aériennes, note le rapport.

Depuis la fin de l’opération "Serval" à l’été 2014, l’armée française a mis en place un dispositif de 3.000 hommes baptisé "Barkhane" sur cinq pays du Sahel – Tchad, Niger, Mali, Mauritanie et Burkina Faso – visant à intercepter les flux transfrontaliers de combattants armés et d’armements, se rendant notamment de Libye dans le nord du Mali.

En Centrafrique, la force française Sangaris tout comme les missions de l’ONU et de l’UE "n’ont pas réussi à faire plus qu’établir une sécurité de base dans le centre des villes clé, principalement la capitale Bangui, sur fond de violences intercommunautaires récurrentes".

Au fil de ses interventions, y compris en Irak depuis septembre 2014, la France a renforcé sa position de "principal allié des États-Unis dans une série d’enjeux de politique étrangères", notamment en Afrique et au Moyen-Orient, relève par ailleurs l’institut londonien.

La coopération militaire franco-américaine est ainsi à un "niveau sans précédent depuis une dizaine d’années", note encore l’IISS en rappelant que le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, s’est rendu quatre fois au Pentagone depuis sa prise de fonctions en 2012.

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