L’agneau face au loup.

L’histoire du député Pjdiste, Abdessamad El Idrissi, pourrait être comparée à la fable de Jean de La Fontaine «le loup et l’agneau».
Dans ce cas d’espèce, l’agneau serait le policier qui aurait agressé le loup en la personne du député El Idrissi.
Ainsi, alors que le 27 décembre 2012 se déroulait une manifestation non autorisée des diplômés chômeurs devant le siège du Parlement marocain et les menaces d’une entrée en force en son sein; les forces de l’ordre, conformément à la règlementation en vigueur et afin d’assurer la protection des lieux, des citoyens, des locaux commerciaux avoisinants ainsi que la fluidité de la circulation, sont intervenues pour la disperser.
Une intervention des forces de sécurité qui ne s’est pas passée, il est vrai, sans heurs. Les manifestants voulant absolument en découdre avec les réprésentants de l’autorité publique et occuper illégalement un espace public, à savoir le Parlement.
Au cours de cette intervention, un élu, qui n’est autre que le député PJD, Abdessamad El Idrissi, ne trouva rien de mieux à faire qu’à envenimer une situation déjà tendue.
Mettant aux oubliettes son costume de représentant du peuple marocain, qui lui sied mal d’ailleurs, cet individu a outrepassé ses droits en violant la loi, en incitant les manifestants à «casser du flic» et à investir de force l’enceinte du Parlement tout en couvrant d’insultes immondes ces mêmes agents.
Aussi, face à un énergumène déchaîné et impossible à raisonner, les agents de sécurité ont dû user la manière forte à son encontre pour le calmer.
D’ailleurs, ce Rambo député n’avait pas à entraver le travail des agents en charge de la sécurité publique car sa place se trouve à l’intérieur de l’hémicycle.
Il aurait été plus inspiré, si tel était sa véritable démarche, de tenter de raisonner les manifestants que de s’en prendre de manière insultante aux forces de l’ordre devant témoins.
Une attitude irresponsable du député qui s’explique pour des raisons purement personnelle et électoraliste.
En prenant faits et causes avec les diplômés chômeurs et leurs droits à manifester, alors qu’ils étaient dans une situation «hors la loi», le député a en réalité déroulé un agenda aux objectifs obscurs.
En effet, les revendications des manifestants étaient son dernier souci. Ce qui lui importait le plus était le bénéfice qu’il allait en tirer pour mener prématurément sa campagne électorale et occuper l’espace médiatique nationale.
Il est évident que depuis une dizaine d’années, les manifestants ont l’habitude d’occuper le centre de la capitale marocaine et qu’ils sont toujours dispersés par les forces de l’ordre à chaque fois qu’ils bloquent la circulation.
Une procédure règlementaire en matière de maintien de l’ordre public à laquelle ni le PJD ni ses dirigeants n’avaient trouvé à redire.
C’est pourquoi, ce qui aurait dû relever d’un fait divers a tourné en une affaire d’Etat avec la complicité bienveillante de certains députés, du Président du Parlement et du Chef du Gouvernement.
En effet, sur pression du Parlement, le Chef du Gouvernement s’apprète à présenter les excuses de son gouvernement au Parlement.
Une décision qui constituerait une premiere dans les annales politiques du Royaume du Maroc et qui ne repose sur aucune base légale ou tradition marocaine. Elle serait en fait que le fruit d’intérêts du PJD
Si excuses il y a, elles doivent être présentées aux forces de l’ordre qui assurent jour et nuit la sécurité du pays, des citoyens, des lieux publics et privés au détriment de leur vie de famille, de leur santé et au péril de leur vie.
Ces forces de sécurité, tous corps confondus, méritent, de la part des parlementaires, estime et considération au regard de leur travail et des sacrifices qu’ils consentent pour l’accomplissement de leur mission avec abnégation.
C’est à eux et à eux seules que doivent être présentées les excuses du Parlement marocain et non au député Pjdiste qui a réussi par magie à se glisser dans la peau de victime alors que ce sont les éléments des forces de sécurité qui furent victimes d’insultes de la part du député, et des témoignages l’attestent.
Il est prouvé que ce député à enfreint la loi qu’il est tenu de protéger en s’acharnant contre les forces de l’ordre et en les insultant.
Un comportemant qui aurait dû lui valoir sa levée d’immunité parlementaire pour qu’il soit déféré devant la justice sous les chefs d’inculpation d’atteinte à la dignité d’agents des forces de l’ordre, d’outrage sur la voie publique, d’entrave à l’excercice de leurs fonctions et d’incitation à la violence.
Pour exemple, pour les mêmes faits, un député français aurait vu son immunité sauté sur le champ afin qu’il soit jugé. La peine prévue pour le seul outrage sur un fonctionnaire détenteur de l’autorité publique est d’environ 800 Euros pour préjudices morales.
Mais, les députés, au lieu de sermoner leur collègue et de défendre les forces de l’ordre qui ne faisaient que leur devoir, ont, semble t’il, céder face à la véhémence de snippers islamistes qui siègent à leurs côtés.
En prenant cette décision, si elle se concrétise, il est certain que le PJD se mettra à dos toute l’Administration marocaine car on aura jeté à la vindicte populaire des agents des forces d’ordre qui ont fait leur travail en conformité avec la loi.
Il est de notoriété publique, que pour ce député, Abdessamad El Idrissi, un salafiste pur et dur, le sort des manifestants rudoyés ne l’intéresse point, ils sont relégués au rôle de faire-valoir car seul son avenir politique est primordial.
De plus, il est à relever que ce député à rendu une fière chandelle au Chef du Gouvernement, Abdleilah Benkirane, au Président du Parlement, Karim Gehllab, et au Ministre de l’Intérieur, Mohand Laenser car tous trois cherchent visiblement à se reconstruire une «virginité» politique sur le dos de cette affaire.
Il est vrai que pour le Ministre de l’Intérieur, il lui serait difficile de critiquer les éléments de sécurité sous sa tutelle devant la pression du parti allié et de prendre la défense de ceux qui veillent sur la sécurité des citoyens. Un exercice d’équilibriste ardu, voir impossible à effectuer.
C’est ce qui explique son mutisme total. Un mutisme qui fragilise les forces de l’ordre qui sont sous tension.
Quant à la position du Président de la Chambre des Députés, Karim Ghallab, elle s’explique par le fait que ce dernier, craignant les joutes du virulent Chef du Gouvenement au sein de l’hémicycle, a préféré trouver un terrain d’entente avec le locataire de la primature quant à la rédaction d’un communiqué.
D’ailleurs, on ne pouvait s’attendre à autre chose de la part du Président de la Chambre des Députés, taxé par ses pairs et l’opinion politique et publique nationale d’amorphe.
Au final, il apparait que Benkirane, Laenser et Ghellab ont reculé devant la pression exercée par le député El Idrisis et ses collègues par purs calculs politiciens face un individu qui vient de se lancer en politique.
Les forces de l’ordre doivent recevoir les félicitations des représentants du peuple marocain pour avoir protégé l’hémicycle parlementaire et garanti la sécurité et la quiétude des citoyens.
Quant au député incriminé, son immunité parlementaire doit lui être retirée pour qu’il puisse répondre de ses actes devant la justice.
Dans ces seules conditions l’honneur de toutes les forces de sécurité sera rétabli et l’agneau aura finalement eu raison du loup.
Farid Mnebhi

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