L’Italie va envoyer 450 militaires protéger le barrage de Mossoul

L’Italie compte envoyer 450 militaires autour du barrage de Mossoul, près de la ville du nord de l’Irak occupée par l’organisation Etat islamique (EI), pour protéger le chantier de consolidation confié à une entreprise italienne, a annoncé le chef du gouvernement, Matteo Renzi.

"Nous le ferons, si le Parlement donne son accord. Parce que l’Italie ne se défile pas devant ses responsabilités. Elle n’accepte pas de se détourner de la douleur du monde. Elle est présente, et forte, et solidaire", a expliqué M. Renzi mercredi matin devant la chambre des députés.

Malgré un contingent de 750 militaires déjà présents en Irak, l’Italie est restée en retrait de la coalition anti-EI en Irak et en Syrie, refusant de participer aux bombardements qu’elle considère contre-productifs en l’absence d’une stratégie à long terme.

L’Italie ne va pas bombarder "à droite à gauche simplement parce qu’elle a besoin d’apparaître plus forte que ce que pensent les autres. Nous n’avons pas de complexe. Nous voulons aller résoudre les vraies questions qui concernent les femmes et les hommes de Mossoul", a insisté M. Renzi.

Deuxième ville d’Irak, Mossoul est occupée depuis juin 2014 par les jihadistes de l’EI. Les forces kurdes, appuyées par l’aviation américaine, avaient cependant repris deux mois plus tard ce barrage qui alimente plus d’un million de personnes en eau et en électricité.

Situé sur le Tigre, à 50 km en amont de Mossoul, l’immense édifice présente des risques évidents de rupture, et une entreprise italienne, Trevi Group, a été chargée de le consolider afin d’éviter une inondation dévastatrice.

"L’appel d’offres a été remporté par une société italienne (…) et nous enverrons sur place 450 de nos hommes aux côtés des Américains afin d’aider à le protéger", a affirmé M. Renzi, précisant que les soldats italiens ne se retrouveraient pas dans une zone tenue par l’EI mais "très près".

Ces 450 militaires seront chargés, au côté de militaires américains, d’éviter que le barrage puisse retomber aux mains de l’EI et d’assurer des conditions de sécurité suffisantes pour que les travaux puissent débuter.

L’ouvrage, projet prestigieux de l’ancien président irakien Saddam Hussein, souffre d’un problème structurel qui lui a valu d’être désigné comme "le barrage le plus dangereux du monde" par des ingénieurs de l’armée américaine (ACE) dans un rapport d’inspection de 2007.

De hauts responsables américains ont mis en garde contre un risque de catastrophe majeure si le barrage s’effondrait, évoquant une vague de 20 mètres qui pourrait déferler sur Mossoul.

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