L’Etat islamique explique pourquoi le groupe n’attaque pas (encore) Israël

La Palestine n’est pas une « cause primordiale », selon l’EI, la fin du contrôle par l’Arabie saoudite de la Mecque et Médine est une cause plus importante

Le groupe terroriste de l’Etat islamique a publié un article expliquant pourquoi il n’attaque pas l’Etat juif, en faisant valoir que la question palestinienne ne devrait pas bénéficier d’un traitement préférentiel.

Le 15 mars, le journal hebdomadaire Al-Naba lié à l’État islamique a publié un article intitulé, « Beit Al-Maqdis [Jérusalem] … d’abord et avant tout un problème de loi selon la Shari’a», dans lequel le groupe terroriste a justifié son absence d’attaques contre Israël à la communauté musulmane.

L’État islamique n’a pas procédé à des attaques contre Israël, bien que des cellules indépendantes inspirées par l’idéologie du groupe terroriste aient été arrêtés par les forces de sécurité israéliennes. Ainsi, plusieurs dizaines d’Arabes israéliens ont dit avoir été recrutés par l’Etat Islamique et les terroristes – y compris Nashat Milhem qui a assassiné trois Israéliens à Tel Aviv le 1er janvier dernier – se sont identifiés avec le groupe.

Cependant, des responsables israéliens ont averti que L’Etat Islamique dirigera certainement son attention vers Israël à un stade ultérieur.

Dans l’article, qui a été traduit par le groupe de surveillance MEMRI, l’État islamique a fait valoir que la cause palestinienne n’a pas la préséance sur d’autre luttes djihadistes.

« Si l’on observe le monde aujourd’hui, il est notable que celui-ci est complètement dominé par le polythéisme et ses lois, à l’exception des régions où Allah a permis à l’État Islamique d’établir la religion … Par conséquent, le djihad en Palestine à un statut égal au djihad ailleurs, disait l’article.

L’article a également sévèrement critiqué les « exagérateurs » arabes qui ont mis en avant depuis environ une décennie l’idée selon laquelle « la Palestine est la principale cause des musulmans ».

Parmi ceux qui ont été mentionnés dans ce contexte sont les anciens dirigeants nationalistes Gamal Abdel Nasser et Saddam Hussein « Qui ont négocié au sujet de la question palestinienne et ont bercé d’illusions leurs partisans », continue l’article.

Il y a cependant un lieu où, selon l’article, le djihad à la préséance : « dans les Etats arabes qui sont régis par des Tyrans ». Il s’agit avant tout du royaume saoudien, où les deux villes saintes de l’islam, la Mecque et Médine, doivent être sauvées de mains de la famille royale saoudienne.

« Les apostats [tyrans] qui gouvernent les terres de l’islam sont des infidèles plus grands encore que [les Juifs] et la guerre contre eux a la priorité sur la guerre contre les infidèles d’origine », dit l’article.

Malgré le fait que les rangs de l’État islamique en Syrie et en Irak soient constitués par des combattants venus du monde entier, l’article appelle les djihadistes à lutter contre les « infidèles » les plus proches d’eux.

Par conséquent, la lutte contre les Juifs doit être laissée aux musulmans en Israël / Palestine, alors que les musulmans syriens doivent combattre Bachar el-Assad et les musulmans égyptiens doivent combattre Abdel-Fattah el-Sissi.

« Une fois seulement que la terre natale d’un musulman est tombée sous une juste domination islamique », laisse entendre l’article, « celui-ci doit attaquer les terres infidèles adjacentes ».

Le principal argument de l’article est qu’une fois que les régimes arabes qui défendent Israël de manière supposée seront renversés, alors les forces djihadistes pourront arriver « aux frontières [de] l’Etat Juif et affronter son armée directement. »

Ceci car cette terre faisait autrefois partie de l’empire islamique et par conséquent, il existe un impératif religieux pour tout musulman d’aider à la réintégrer dans la « maison de l’islam », dit l’article.

L’article prétend que les musulmans dans le monde entier ont par conséquent le devoir d’envoyer de l’aide – financière ou personnelle – aux Palestiniens combattant Israël.

Et enfin, s’ils ne peuvent pas se rendre au Moyen-Orient ou envoyer de l’argent, ils peuvent attaquer « les Juifs et leurs alliés partout où ils se trouvent, [en] les tuant, détruisant leurs biens et en nuisant à leurs intérêts de quelque façon qu’ils le pourront ».

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