L’Espagne découvre à son tour le jihad « maison »

L’Espagne découvre un phénomène déjà bien installé en France et en Grande-Bretagne: la radicalisation extrême de certains jeunes musulmans et l’apparition d’un jihadisme « maison » qui inquiètent Madrid.

Dix ans après les attentats du 11 mars 2004 qui avaient fait 191 morts à Madrid et ont été attribués à un groupe islamiste marocain lié à al-Qaïda, "nous assistons à l’éclosion du jihadisme +maison+", a expliqué un expert, Fernando Reinares, au cours d’un forum sur le "terrorisme global" organisé cette semaine à Madrid.

"Ce n’est pas nouveau au Royaume-uni ou en France, mais c’est nouveau en Espagne et en Italie", a-t-il souligné.

En dix ans, près de 500 personnes de diverses nationalités soupçonnées d’activités liées au "terrorisme" islamiste ont été arrêtées en Espagne.

Depuis 2013, près de 70% des personnes interpellées pour des délits liés au jihadisme sont de nationalité espagnole, un chiffre qui a augmenté de façon "exponentielle", selon une étude récente de l’Institut royal Elcano, un think tank basé à Madrid.

Et, parmi elles, neuf sur dix sont nées en Espagne, affirme Fernando Reinares, auteur du rapport.

Sur les 17 années précédant 2013, seules 5% des personnes arrêtées pour ce type de faits étaient nées en Espagne.

Au moins une centaine d’Espagnols ont rejoint les rangs de "milices jihadistes" dans les zones de conflit en Irak ou en Syrie, a annoncé mercredi l’ambassadeur d’Espagne en Irak, Jose Maria Ferre de la Pena, lors d’une conférence sur "les menaces globales, jihadisme et Etat islamique", groupe qui contrôle de vastes pans de territoires en Irak et en Syrie où il a proclamé un "califat".

Un chiffre relativement faible par rapport aux centaines de jihadistes français, britanniques ou allemands impliqués.

Mais le phénomène n’en inquiète pas moins Madrid et les interpellations de candidats présumés au jihad se multiplient.

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