L’Algérie épinglée à Genève sur le registre des droits de l’Homme

L’Algérie a été une nouvelle fois vivement critiquée sur son registre des droits humains, lors d’un débat organisé jeudi à Genève à la veille de l’examen de la situation dans ce pays au Conseil des droits de l’Homme de l’ONU. Ce débat s’est tenu à l’occasion de la présentation d’un rapport sur la situation en Algérie par une coalition d’ONG, dont l’Observatoire du Sahara pour la paix, la démocratie et les droits humains (OSPDH), l’Association Mémoire et Justice et le Comité international des victimes du polisario (CIVOP).

"Nous sommes ici pour interpeller le gouvernement algérien sur les dossiers liés notamment à la lutte contre la torture, les disparitions forcées ou involontaires", a déclaré à la presse Aicha Duihi, présidente de l’OSPDH et coordinatrice de la coalition.

L’Etat algérien, a-t-elle déploré, n’a jusqu’à ce jour pas adhéré à la Convention internationale contre les disparitions forcées, ni au protocole facultatif à la Convention des Nations unies contre la torture, foulant ainsi au pied toutes les recommandations qui lui ont été présentées par les mécanismes internationaux. Au cours de cette rencontre, Stéphane Rodrigues, un avocat du Barreau de Bruxelles a souligné la prise de conscience grandissante de la communauté internationale quant aux détournements à grande échelle de l’aide destinée aux familles des camps de Tindouf, comme l’a révélé un rapport de l’Office européen anti-fraude (OLAF). Citant des rapports d’organisations internationales, M. Rodrigues a indiqué que les aides humanitaires consacrées aux populations de cette zone désertique ont tendance à reculer alors que les besoins ne cessent d’augmenter.

Il a également dénoncé la persistance du flou sur le nombre exact des personnes à qui l’aide doit être octroyée en dépit des appels du Conseil de sécurité pour un recensement des populations des camps, qui sont les premières victimes du détournement organisé des aides. "Il est urgent pour les autorités algériennes de procéder à un recensement des populations des camps pour enrayer une telle perte de confiance", a fait observer l’expert européen.

L’accent a été mis lors de cette rencontre sur les nombreux cas de violations dont sont victimes en particulier des Marocains issus de la région du Sahara, mais aussi des ressortissants mauritaniens qui se sont organisés au sein de l’ONG "Mémoire et Justice". Cette organisation demande la poursuite des responsables des violations à l’encontre des centaines de Mauritaniens portés disparus, assassinés ou arbitrairement détenus dans les geôles du polisario. Elle appelle à la mise en place d’une commission d’enquête internationale sur les crimes commis à Tindouf, afin que soient punis les auteurs de ces crimes.

(Source MAP)

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