L’Algérie a besoin de rattraper le retard en termes de processus de démocratisation (Ali Benflis)

L’Algérie a besoin de rattraper le retard en termes de processus de démocratisation, d’instauration de l’État de droit et de relance de l’entreprise de développement économique et social, a affirmé l’ancien Premier ministre et actuel président de «Talaie El-Houriate», Ali Benflis.

Dans une interview au quotidien «Liberté», parue dimanche, M. Benflis estime que deux scénarios se présentent pour la Présidentielle d’avril prochain : «L’organisation d’un scrutin honnête, à son échéance constitutionnelle, donnant la parole au peuple souverain (…) ou une reconduction irresponsable du système politique en place par la fraude et la confiscation de la volonté populaire qui plongera notre pays dans l’inconnu».

Interpelé sur la possibilité pour l’opposition de présenter un candidat commun au prochain scrutin présidentiel, il a expliqué qu’il ne sera pas facile de voir une telle éventualité se produire à cause, entre autres, des divergences idéologiques entre les partis.

«Si les partis politiques de l’opposition se rejoignent sur le diagnostic de la situation de crise (…), ils n’adhèrent pas forcément tous à un même projet de société», soutient-il, ajoutant que du côté de l’opposition, «nous sommes plus préoccupés par la situation de crise que par une course au leadership». De plus, explique-t-il «les autorités politico-administratives font tout pour empêcher le rapprochement entre les partis politiques de l’opposition».

L’ancien Premier ministre (2000 à 2003) ne voit pas non plus d’un bon œil l’intention de procéder à une révision de la Constitution qu’on prête au pouvoir pour permettre un éventuel report de la prochaine élection présidentielle. «Une révision constitutionnelle dans le contexte politique actuel est politiquement, pour ne pas dire moralement, tout à fait injustifiée et constitue un abus de pouvoir caractérisé», estime-t-il.

Notant que la question de la révision de la Constitution dans le contexte politique actuel n’est pas seulement une question juridique, mais c’est avant tout une question politique, M. Benflis relève que «ce qui fait problème, c’est la légèreté et la fréquence des révisions constitutionnelles qui introduisent un facteur d’instabilité constitutionnelle. Ce qui fait problème, c’est la méthode du coup de force utilisée faute d’un consensus politique minimum et la marginalisation du peuple souverain».

Il a de même réitéré son rejet de l’initiative de certains partis proches du pouvoir d’organiser une conférence nationale avant l’élection présidentielle d’avril prochain, estimant que «l’offre» vise en fait le «statu-quo». «Lue au premier degré, elle s’adresse à la mouvance présidentielle soucieuse d’assurer la continuité», dit-il.

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