Kerry s’est cassé le fémur à vélo, rentre de Genève aux Etats-Unis

Le secrétaire d’Etat américain John Kerry, 71 ans, devait rentrer précipitamment aux Etats-Unis, après s’être cassé dimanche le fémur de la jambe droite lors d’un accident de vélo dans les Alpes françaises, l’obligeant à renoncer à ses déplacements à Madrid et Paris.

L’accident s’est produit alors que M. Kerry, grand amateur de cyclisme, s’apprêtait à s’élancer sur le col de la Colombière, un grand classique emprunté de nombreuses fois par le Tour de France cycliste, près de la frontière franco-suisse. Cette sortie à vélo avait été préparée à sa demande, en collaboration avec la préfecture du département français de la Haute-Savoie.

L’accident de M. Kerry a eu lieu près de la petite ville de Scionzier (centre-est de la France), à quelques dizaines de kilomètres à l’est de Genève, d’où le secrétaire d’Etat avait été emmené en voiture. Il a eu lieu au départ du parcours qu’il entendait réaliser depuis Scionzier.

M. Kerry, qui d’après son porte-parole John Kirby, n’a "pas perdu connaissance" et dont l’état est "stable", était normalement attendu dimanche soir à Madrid, puis en début de semaine à Paris, deux déplacements auxquels il s’est vu contraint de renoncer.

"Etant donné que la blessure de son fémur droit est proche de sa précédente opération de la hanche, il va retourner à Boston aujourd’hui (dimanche) pour se faire soigner à l’Hôpital général du Massachusetts, où se trouve le médecin qui l’a déjà opéré", a expliqué M. Kirby.

Il rentrera à Boston dans la soirée à bord d’un "avion équipé", à la demande des médecins, bien qu’il n’ait pas besoin de prise en charge médicale spécifique, selon M. Kirby.

En attendant, il "se repose confortablement à l’hôpital de Genève et reste de bonne humeur", a affirmé le porte-parole. Son avion, Air Force, a quant à lui décollé de Genève vers Washington aux alentours de 18H00 (16H00GMT).

John Kerry était entouré de ses gardes du corps et de gendarmes, avec lesquels il devait effectuer l’ascension du col, lorsqu’il a chuté à faible allure. Selon des témoins il est tombé à faible vitesse dans une ligne droite, sur le plat, dans la toute première partie du parcours.

Outre sa visite en Espagne, le Secrétaire d’Etat "regrette beaucoup de ne pas pouvoir assister en personne à la réunion ministérielle de la coalition contre le groupe Etat islamique prévue mardi à Paris", a ajouté son porte-parole. Il prévoit d’y participer à distance, a-t-il précisé.

Juste avant son accident, M. Kerry et son homologue iranien Mohammad Javad Zarif avaient mené samedi à Genève de nouvelles tractations "intenses" sans parvenir à aplanir des divergences qui demeurent, à un mois de la date butoir pour sceller un accord historique sur le programme nucléaire de Téhéran.

Ils "n’ont pas réussi à aplanir les divergences pour permettre de faire avancer les négociations nucléaires", avait déclaré samedi soir le numéro deux de l’équipe des négociateurs iraniens, Abbas Araghchi, à l’issue de cette rencontre.

Selon ce négociateur, les discussions doivent reprendre "la semaine prochaine à Vienne, au niveau des adjoints et des experts". D’après des médias iraniens, ce retour à la table des négociations dans la capitale autrichienne aura précisément lieu jeudi.

"Alerte" et "conscient"

Grand amateur de vélo, John Kerry est tombé contre une bordure de trottoir vers 09H40 (07H40 GMT). Aucun autre véhicule n’a été impliqué dans son accident.

D’après le porte-parole du département d’Etat, il a été transporté par hélicoptère à l’hôpital de l’université de Genève, où il a été examiné.

Un autre responsable du département d’Etat s’exprimant sous le couvert de l’anonymat a confirmé que son ministre était "alerte" et "conscient".

John Kirby a ajouté que "du personnel médical et un médecin étaient sur les lieux avec le convoi du secrétaire d’Etat au moment de l’accident".

Arfaoui Aymen, 29 ans, qui habite à Scionzier, a expliqué à l’AFP avoir vu "des flics partout". "J’ai vu une énorme escorte pour deux voitures, avec la police suisse, des gendarmes et des policiers francais".

M. Kerry, qui aura 72 ans en décembre, est un grand sportif. Grand et mince, visiblement toujours en grande forme physique, il a pour habitude de faire du vélo en marge de ses très nombreuses tournées en Europe.

Dans son avion, il emporte en général son vélo personnel, qu’il avait même fait réparer dans un magasin près de Lausanne (Suisse) en mars lors d’une session de négociations internationales sur le programme nucléaire de l’Iran.

Il était à Genève depuis vendredi pour les entretiens avec son homologue iranien Mohammad Javad Zarif sur le programme nucléaire de Téhéran et devait normalement se rendre à Madrid en fin d’après-midi dimanche.

Il aurait dû rester ce lundi dans la capitale espagnole pour des entretiens avec le roi d’Espagne Felipe VI, le Premier ministre Mariano Rajoy et son ministre des Affaires étrangères Manuel Garcia-Margallo. La dernière visite d’un chef de la diplomatie américaine à Madrid remonte à celle de Hillary Clinton en juillet 2011.

Enfin, John Kerry était attendu à Paris mardi pour une réunion de la coalition internationale contre le groupe Etat islamique (EI) en présence du Premier ministre irakien Haider al-Abadi et de ses homologues français et britannique, Laurent Fabius et Philip Hammond.

Dans un tweet, ce dernier a souhaité à John Kerry un "prompt rétablissement", et de le "revoir sur la route rapidement".

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