Karima Skalli à la Sorbonne, dans une création mondiale de Salim Dada « L’Amour est ma croyance »

par Fouzia Benyoub

Karima Skalli est la voix mezzo-soprano de la création mondiale "L’Amour est ma croyance" de Salim DADA, Takht Arabi, sur une poésie d’Ibn Arabi, dans le cadre du concert "Au croisement des cultures", du Chœur & Orchestre de Sorbonne Universités à Paris. Portrait

Après une escale récente à Beyrouth à l’occasion de la Journée Internationale des Droits des Femmes, où elle a été invitée d’honneur du Comité des Nations Unies pour l’Ouest de l’Asie, et une autre à Bruxelles « Le bonheur du chant » avec l’ensemble de Rachid Zeroual au Festival Moussem Tarab. Karima Skalli est à Paris ce soir du 16 mars, pour le concert "L’Amour est ma croyance" de Salim Dada.

«Revisiter les vieux classiques dans un esprit jeune et jouer de la musique moderne dans un esprit classique» C’est ainsi que Karima Skalli se définie elle-même.

Le succès vient dès ses débuts, en 1999 alors âgée de 36 ans. Elle entame une carrière avec l’interprétation des grands classiques arabes et remporte les prix les plus glorieux qui soient.

Née à Casablanca, Karima Skalli a grandi dans une famille mélomane. Son père, enseignant, lui inculque l’amour du verbe (poésie) et du tarab (al-ala). Très jeune, elle s’imprègne des grands classiques avec les répertoires d’Oum Keltoum, d’ASmahan, de Najt Assaghira de Mohamed Abdelouhab, de Farid Al Atrach…

Leurs chansons sont devenues par le temps qui coule un levier de son parcours. Avec son art, les chefs-d’œuvre classiques arabes sont voués à l’éternité.

Karima Skalli se lance dans l’interprétation des plus belles chansons des maîtres soufis. Elle choisit alors avec soin les compositeurs et artistes avec lesquels elle travaille : Saâd Chraïbi, Lotfi Bouchnak, Abderrafie El Jawahiri, Hadj Younes..
A Marrakech, Karima Skalli vit et travaille. Fervente admiratrice de la culture marocaine et arabesque. Sa présence sur les scènes arabes et mondiales en dit long sur sa persévérance pour faire vivre l’âge d’or de la chanson arabe.

Surnommée la Asmahan du Maroc, par la presse du Machrek, ça « lui déplaît dans l’absolu ». Néanmoins, les rapprochements qu’elle observe dans les médias égyptiens sur sa personne lui livrent « un désir de donner le meilleur de moi-même à ceux qui m’ont mise sur un piédestal » confie-t-elle à Al Ahram Hebdo en 2014.

Karima Skalli, une personne attachante comme sa voix mélodieuse, qui recouvre des sonorités classiques. En les reprenant, le public redécouvre un monde musical proche et lointain. Son répertoire, elle le compose dans la ville ocre, là où elle se sent bien. Aujourd’hui ville cosmopolite, Marrakech reste dans son esprit « Cette cité mystérieuse, qui refuse de vieillir », malgré les tentatives modernistes de la sortir de ces vieux remparts datés du XII siècle, construits sous la dynastie des Almoravides.

Et pas seulement, Karima Skalli diversifie son art. Le « bonheur du chant », un programme dédié au répertoire classique du Tarab et à la poésie profane et spirituelle, l’a réuni avec le grand le compositeur marocain Rachid Zeroual. Ce lumineux artiste virtuose du ney qui offre un large répertoire qui s’étend de la musique des Gnawas à celle des Amazighs en passant par la musique arabo-andalouse, tout en s’ouvrant sur le jazz ou la musique électronique, comme en confirment ses collaborations avec Archie Shepp et Jean-Michel Jarre.

Des chansons en duo, Karima Skalli en a eu avec le luthiste iraqien Nassir Chamma et le ténor tunisien Lotfi Bouchnak qui admettent apprécier ses choix musicaux.
De ses maîtres marocains, elle garde une grande estimation pour le compositeur et musicologue Saïd Chraïbi, qui l’a fait connaitre. Elle voue une admiration particulière à l’art d’Abdelwahhab Doukali et la chanson classique marocaine
La voix mezzo-soprano de Karima Skalli est observée comme une des meilleures voix dans le monde arabe. Son parcours mêlant le chant classique arabe et un répertoire personnel basé sur la poésie soufie (Ibn ‘Arabî, Al-Hallâdj, Ibn al-Fâredh…).

Dans cette création musicale "L’Amour est ma croyance", l’orchestre est dirigé par Corinna Niemeyer (Allemagne) et accueille un takht arabe composé de Helmi Mhadhbi (Ud, Tunisie), Lyamine Hammar (Ney, Algérie) et Nicolas Derolin Percussionniste (Duff, France).

La création de Salim Dada, un compositeur, musicien, musicologue algérien et docteur en médecine générale regroupe des musiciens venant d’horizons différents. Karima Skalli est attendue devant une formation arabe traditionnelle et un orchestre symphonique occidental.

Vendredi 16 mars 2018 à 20h au Grand Amphithéâtre de la Sorbonne, 47 rue des Écoles, Paris 5e.

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