Jihadisme: « Salam Aleykoum » de l’UE aux pays du bassin méditerranéen

La haute représentante pour les Affaires étrangères de l’Union européenne a adressé un "Salam Aleykoum" ("que la paix soit avec vous") aux pays du bassin méditerranéen, souhaitant davantage de dialogue avec la région pour lutter contre le terrorisme et le jihadisme chez les jeunes.

"C’est le message que nous autres Européens devons apprendre en premier, pour commencer à restaurer une connaissance interculturelle importante pour la prévention" d’un conflit entre cultures européenne et orientale, a déclaré Federica Mogherini à Barcelone en référence à ce salut rituel dans les pays arabo-musulmans.

La diplomate italienne s’exprimait devant la presse à l’occasion d’une réunion informelle de ministres des Affaires étrangères et hauts représentants de l’Union européenne et de huit pays méditerranéens au sud de l’Europe (Algérie, Maroc, Tunisie, Liban, Israël, Jordanie, Egypte et Autorité palestinienne) dans le cadre de la révision de la politique de l’UE vis-à-vis de ses voisins.

"Si nous voulons en finir avec le terrorisme jihadiste, il faut aller à la racine de la question et favoriser le dialogue culturel et interreligieux", a-t-elle souligné.

"Tous les pays de la région sont confrontés a une situation sécuritaire fragile qui s’est dégradée en raison de plusieurs conflits armés, notamment en Syrie et en Libye", a-t-elle ajouté avant d’insister sur la nécessité d’un dialogue "d’égal à égal" "plus direct", "plus politique" et "moins bureaucratique".

"Nous devons nous écouter davantage", a-t-elle dit, ajoutant qu’elle souhaitait organiser ce type de réunion ministérielle chaque année.

"Nous devons parler clairement et librement de questions délicates", a renchéri le chef de la diplomatie égyptienne Sameh Shoukry.

La dernière réunion de ce niveau remonte à 2008 pour le lancement de l’Union pour la Méditerranée rassemblant 43 pays.

L’UE compte mettre à profit les quelque 16 milliards d’euros de son budget 2014-2020 pour sa politique de voisinage, dont les deux-tiers pour les pays du Sud, afin de financer des projets concrets de développement en vue d’assécher le terrain propice au jihadisme, selon une source diplomatique.

"La meilleure façon de travailler ensemble pour la sécurité de notre région est renforcer la coopération dans tous les domaines: sécurité bien sûr, mais aussi économique, culturel, politique", a dit Mme Mogherini.

Au coeur des préoccupations communes, "une montée du radicalisme auprès de nos jeunes qui sont de plus en plus nombreux à suivre l’appel du jihadisme au nord et au sud de la Méditerranée", a-t-elle expliqué.

Il s’agit de voir "comment on apporte des opportunités aux jeunes pour qu’ils ne soient pas faciles à recruter par le terrorisme", a renchéri le ministre jordanien des Affaires étrangères Nasser Judeh.

Quelque 5.000 à 6.000 volontaires européens, dont 1.450 Français, sont partis en Syrie ou Irak pour rejoindre les jihadistes qui luttent contre le régime de Bachar al-Assad, a indiqué la commissaire européenne à la Justice, la Tchèque Vera Jourova dans un entretien publié lundi par Le Figaro.

Environ 1.500 Marocains et 3.000 Tunisiens y sont partis aussi et le retour de certains prêts à commettre des attentats inquiètent autant l’Europe que ses voisins.

La réunion était co-présidée notamment par Mme Mogherini et le commissaire européen chargé de la Politique de voisinage de l’UE et de l’élargissement, Johannes Hahn.

Côté européen, 22 ministres des 28 ministres des Affaires étrangères étaient présents. En revanche, la Syrie de Bachar al-Assad, visée par des sanctions de l’UE, et la Libye, en pleine guerre civile, ne participent pas à la rencontre.

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