Jean-Yves Le Drian : « Bachar al-Assad ne peut pas être la solution en Syrie »

Le président Bachar al-Assad "ne peut pas être la solution en Syrie" et la transition "ne va pas se faire avec lui", a déclaré vendredi le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian, revenant à la ligne traditionnelle de Paris sur ce dossier.

"On ne peut pas construire la paix avec Assad", a déclaré M. Le Drian sur la radio RTL, reprenant l’antienne de ses prédécesseurs.

"Il ne peut pas être la solution. La solution, c’est de trouver avec l’ensemble des acteurs un calendrier de transition politique qui permettra d’aboutir à une nouvelle Constitution et des élections, et cette transition ne peut pas se faire avec Bachar al Assad qui a assassiné une partie de son peuple", a-t-il ajouté.

Le président Emmanuel Macron avait affirmé au début de l’été avoir fait "un aggiornamento" sur la Syrie, en ajoutant qu’il ne voyait pas de "successeur légitime" à Bachar al-Assad, choquant l’opposition syrienne dont Paris était un des principaux soutiens depuis le début de la guerre en 2011.

M. Macron a réaffirmé à maintes reprises que la France ne faisait pas du départ d’Assad un préalable à toute négociation, et fait de la lutte contre le terrorisme sa priorité, ce qui est en réalité la ligne française depuis les attentats de Paris en 2015, préparés depuis la Syrie.

"Daech (acronyme arabe de l’Etat islamique) va être battu en Syrie. Nous serons désormais face à un seul conflit, celui de la guerre civile", a déclaré M. Le Drian, qui a été chargé par M. Macron de tenter de former un nouveau groupe de contact sur la Syrie pour relancer le processus politique au point mort.

"C’est ce qu’on va faire maintenant, avant même qu’on dise que Bachar al Assad s’en aille. Ce sont les puissances du Conseil de sécurité de l’ONU, les pays majeurs de la région, c’est le moment de le faire", a-t-il poursuivi, précisant que la question serait soulevée lors de l’Assemblée générale de l’ONU fin septembre.

M. Macron avait annoncé en juillet la création de ce groupe de contact, mais Paris est resté depuis très évasif sur sa composition, et notamment sur le fait de savoir si l’Iran, autre grand soutien du régime syrien, en ferait partie.

Depuis 2011, de nombreux groupes, de nombreux formats ont été constitués pour tenter de résoudre le conflit. En 2015, un Groupe international de soutien à la Syrie (GISS) avait été constitué et pour la première fois il regroupait tous les protagonistes du dossier, dont l’Iran.

Le groupe s’était délité après l’offensive meurtrière du régime et de son allié russe pour reprendre Alep fin 2016.

Le conflit en Syrie a fait plus de 320.000 morts et des millions de réfugiés.

Atlasinfo avec AFP

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