Jean-Noël Guérini, mis en examen, se met en congé du PS

Le président PS du conseil général des Bouches-du-Rhône a été mis en examen jeudi pour des malversations présumées touchant à des marchés publics et impliquant son frère. Il a annoncé qu’il se mettait en congé du PS… sans pour autant démissionner de ses fonctions.

Jean-Noël Guérini, mis en examen, se met en congé du PS
Après plus de quatre heures passées dans le bureau du juge d’instruction Charles Duchaine, à Marseille, le sénateur socialiste Jean-Noël Guérini est ressorti jeudi en fin de journée avec une mise en examen. Le président du conseil général des Bouches-du-Rhône est poursuivi pour des faits de prise illégale d’intérêt, de trafic d’influence et d’association de malfaiteurs avec son frère Alexandre Guérini mis en examen :

Jean-Noël Guérini a annoncé qu’il se mettait en congé du PS et déléguait "temporairement" une part de ses prérogatives de président du conseil général des Bouches-du-Rhône, dont il ne compte cependant pas démissionner.

"Un premier pas"

Une annonce qui ne devrait pas satisfaire au siège du PS puisque peu avant, Harlem Désir, premier secrétaire socialiste par intérim, avait appelé Jean-Noël Guérini à "se retirer du PS et de toutes ses fonctions et responsabilités politiques". De son côté, Martine Aubry a refusé de faire un commentaire sur la décision de Guérini de ne pas démissionner du Conseil général, se disant attachée au respect du "principe de la présomption d’innocence". "Ceci étant dit, à partir du moment où M. Guérini est dans une situation qui peut poser problème à son parti, je souhaite qu’il se mette en retrait (de celui-ci) comme de ses fonctions de président du conseil général". Plus téméraire, François Hollande a salué jeudi soir la mise en congé du PS de Jean-Noël Guérini après sa mise en examen à Marseille, qu’il considère comme un "premier pas". Enfin, Arnaud Montebourg, auteur d’un rapport accablant sur la fédération des Bouches-du-Rhône, a demandé que M. Guérini soit "mis hors d’état de nuire à la réputation du PS".

"On a décidé de l’abattre politiquement"

D’ores et déjà, la défense de Jean-Noël Guérini s’est mise en place. "Nous ne partageons pas l’analyse faite par les magistrats instructeurs sur le fait qu’il existerait des indices à son encontre pour le mettre en examen sur les différents chefs qui étaient prévus", a déclaré Patrick Maisonneuve, avocat de Jean-Noël Guérini, à la sortie du palais de justice. "C’est le seul à être mis en examen pour association de malfaiteurs, ce qui est un non-sens juridique", a-t-il précisé.

Conséquence d’une telle décision, l’avocat va contester la mise en examen "dès demain" (vendredi) devant la cour d’appel d’Aix-en-Provence", précisant qu’il allait demander le désaisissement de la justice marseillaise."Jean-Noël Guérini a pu s’exprimer très longuement cet après-midi et finalement les magistrats instructeurs n’ont eu que quatre questions à lui poser, ce qui nous laisse penser que, avant même de rentrer dans le bureau, les dés étaient jetés et la décision était actée" (…) "C’est le signe qu’on a décidé d’abattre politiquement cet homme", considéré comme l’homme fort du PS dans ce département.  

L’affaire était partie de deux lettres anonymes adressées en février 2009 à la brigade financière puis au palais de justice de Marseille. Deux ans et demi plus tard, le réquisitoire délivré cet été par le parquet à l’encontre de Jean-Noël Guérini visait des faits de prise illégale d’intérêt, de trafic d’influence et d’association de malfaiteurs.

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