Jean-Noël Ferrié sur la mort de Mouhcine Fikri au Maroc : « Il n’y a aucun parallèle avec les Printemps arabes »

Jean-Noël Ferrié, politologue, spécialiste du monde arabe, à propos des manifestations qui secouent le pays, après la mort atroce d’un vendeur de poissons qui tentait de s’opposer à la saisie de sa marchandise dans la ville côtière d’Al-Hoceima, au nord du Maroc, estime que l’émoi est réel mais que le pays n’est pas dans la rue. « Il n’y a aucun parallèle possible avec les Printemps arabes », souligne le politologue.

« Cet émoi est réel, mais il n’a saisi qu’une partie de la population. Le pays n’est pas dans la rue », a-t-il souligné dans un entretien au « Parisien », notant que « Ce genre de drame ne passe plus dans l’opinion. Cette réaction de milliers de Marocains est plutôt un témoin du bon état de la société. Dans les années 1960, elle aurait été impossible. »

« Ce qui s’est passé est atroce, et 80 % de la mobilisation vient du caractère choquant de la mort de cet homme. Il me semblerait imprudent de considérer que le pays est dans un état de précrise, semblable à ce qu’a connu la Tunisie en 2011. Il n’y a aucun parallèle possible avec les Printemps arabes », a affirmé le politologue.

Pour Jean-Noël Ferrié, « En Tunisie, nous assistions à la fin du règne d’un dictateur, largement délégitimé. Le Maroc est dans une situation tout autre. Une nouvelle Constitution a été mise en place en 2011, qui permet un bon fonctionnement de la démocratie. La légitimité du pouvoir n’est pas remise en cause. Il peut y avoir parfois un certain énervement sur certaines pratiques problématiques de l’administration ou de la police. Mais elles se sont largement améliorées depuis la fin du règne d’Hassan II »

« Ce genre de drame ne passe plus dans l’opinion. Cette réaction de milliers de Marocains est plutôt un témoin du bon état de la société. Dans les années 1960, elle aurait été impossible », a-t-il relevé.

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