Japon: le budget 2016/2017 approuvé au Parlement, relance économique privilégiée

Le Sénat japonais a approuvé mardi un budget record de 96.722 milliards de yens (732 milliards d’euros), validant ainsi définitivement cette enveloppe de crédits pour l’année d’avril 2016 à mars 2017, que le Premier ministre veut placer sous le sceau de la relance économique.

Shinzo Abe avait donné la priorité en 2015 à la défense, mais une fois validée cette nouvelle législation justement entrée en vigueur ce mardi, il a décidé de remettre l’accent sur l’économie qui ne parvient pas à recouvrer durablement des couleurs.

Le numéro un du gouvernement propose ainsi, en direction notamment des femmes, une extension de son plan "abenomics" initié fin 2012 lors de son retour à la tête du pays, avec pour triptyque: des largesses budgétaires, une souplesse monétaire et des réformes structurelles, lesquelles tardent à être mises en place.

Ces allers-retours stratégiques sont aussi liés au calendrier électoral et fiscal: un scrutin sénatorial aura lieu en juillet et la taxe sur la consommation est censée être de nouveau relevée le 1er avril 2017, de 8 à 10%. Compte tenu cependant de la morosité de l’activité et de l’impopularité de cette taxe, le Premier ministre pourrait décider de reporter une fois de plus l’augmentation, pourtant inscrite dans une loi.

En attendant, alors qu’un débat fait rage sur le manque de places en crèches, le gouvernement propose d’accroître les dépenses pour faciliter l’éducation des enfants afin d’inciter les couples à procréer et les femmes à travailler.

Les crédits totaux pour la protection sociale s’élèveront à 31.974 milliards de yens (242 milliards d’euros).

La diplomatie et la Défense restent néanmoins cruciales car le Japon accueillera fin mai le Sommet du Groupe des sept nations les plus riches (G7) ainsi que les réunions préparatoires, dans un contexte de tensions en Asie et de menace terroriste accrue à travers le monde.

Les crédits de la Défense bénéficieront d’une nouvelle progression, à 5.054 milliards de yens, et l’aide au développement augmentera légèrement aussi.

L’émission de nouvelles obligations sera réduite à 34.430 milliards de yens, soit 36% du budget total, le plus bas pourcentage depuis 9 ans, grâce à des rentrées fiscales attendues en hausse, à 57.604 milliards de yens, niveau le plus élevé depuis 1991.

Le gouvernement a calé ses estimations de dépenses et recettes sur la base d’une prévision de croissance de 1,7% pour avril 2016-mars 2017 et sur une inflation attendue à 1,2%, encore loin de l’objectif de 2% fixé d’un commun accord avec la banque centrale du Japon (BoJ).

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