Japon: la justice autorise la relance de deux réacteurs nucléaires

Un tribunal japonais a autorisé jeudi la relance de deux réacteurs nucléaires, infirmant une décision de première instance qui bloquait le redémarrage des unités 3 et 4 de Takahama (ouest), a annoncé la compagnie exploitante Kansai Electric Power.

"Aujourd’hui, le tribunal régional de Fukui a retiré l’ordre de maintien à l’arrêt des réacteurs 3 et 4 de Takahama" qui avait été émis en avril, a écrit Kansai Electric dans un communiqué.

Une décision favorable à la compagnie a été également rendue jeudi pour les unités 3 et 4 de la centrale d’Ohi (ou Oi), dans la même région, a-t-elle précisé.

"Nous pensons que nous avons été entendus sur le fait que la sûreté des deux sites de Takahama et Ohi était garantie", s’est félicité Kansai Electric.

Les opposants, eux, ont montré leur déception sur des banderoles à la sortie du tribunal de Fukui, selon des images diffusées à la télévision et sur internet par les plaignants eux-mêmes.

"Les leçons de l’accident nucléaire de Fukushima n’ont pas été tirées", "où va la responsabilité de la justice", se sont interrogés les citoyens déboutés.

En avril, un tribunal de première instance avait estimé que le certificat technique accordé par le régulateur pour Takahama 3 et 4 l’avait été de façon indue et non rationnelle et décidé de s’opposer au redémarrage de ces installations.

Le jugement inverse de jeudi fait suite à un pourvoi en appel de la part de Kansai Electric Power. Les plaignants devraient cependant utiliser leur droit de déposer un nouveau recours devant la Cour Suprême.

Les réacteurs de Takahama pourraient en théorie être relancés dès le premier trimestre 2016 puisqu’ils ont aussi reçu il y a deux jours l’accord requis du gouverneur de la préfecture s’ajoutant au certificat technique.

L’Autorité de régulation avait confirmé en février 2015 que ces deux tranches répondaient aux critères plus sévères imposés aux centrales nucléaires pour faire face aux risques de catastrophes naturelles et d’accidents critiques, à la suite du désastre de Fukushima de mars 2011.

Ce couple de deux unités de Takahama avait été le deuxième à obtenir le certificat de sûreté après les deux unités Sendai 1 et 2, qui sont actuellement les seules à avoir été remises en exploitation au Japon où il ne reste que 43 unités potentiellement exploitables (contre 54 avant Fukushima).

Fervent partisan de l’atome pour des raisons économiques (l’industrie a besoin d’énergie et l’importer coûte cher), le gouvernement du Premier ministre conservateur Shinzo Abe plaide depuis trois ans pour que tous les réacteurs jugés sûrs par l’Autorité de régulation nucléaire soient relancés.

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