Israël invite le prince héritier saoudien
Le ministre israélien du Renseignement a affirmé mercredi que le gouvernement israélien invitait le prince héritier d’Arabie Saoudite Mohammed Ben Salmane à venir en visite bien que les deux pays n’aient pas de relations diplomatiques.
Yisrael Katz, qui est aussi ministre des Transports et membre du cabinet restreint chargé des questions stratégiques, a évoqué cette invitation dans un entretien au site d’informations en ligne Elaph, fondé par un homme d’affaires saoudien et basé en Grande-Bretagne, a précisé son porte-parole Arye Shalicar.
Son invitation ne figure pas dans la version mise en ligne par Elaph. Le porte-parole n’a pas été en mesure de préciser pourquoi.
Mais quand la radio militaire israélienne a à son tour demandé au ministre si le gouvernement invitait le prince héritier saoudien, M. Katz a répondu "oui, absolument".
"Il s’agit d’une demande, je ne peux dire qu’il y a eu une coordination sur ce sujet (avec les Saoudiens) et il évident que cela ne se produira pas demain", a-t-il précisé.
"J’appelle l’Arabie Saoudite, le pays le plus riche et le plus influent du monde arabe, à prendre l’initiative et à représenter les Palestiniens, qui sont trop faibles et trop divisés", a-t-il ajouté.
"L’Arabie saoudite reconnaît davantage Israël que les Palestiniens", a-t-il dit.
Selon lui, il existe un "grand potentiel de coopération" entre les deux pays contre l’Iran, "notre ennemi absolu".
Selon son porte-parole, M. Katz a dit à Elaph demander "au roi (saoudien) d’inviter officiellement le Premier ministre (israélien) Benjamin Netanyahu à Ryad et (demander) au prince héritier Mohamed Ben Salmane, son fils, de venir visiter Israël".
M. Netanyahu a déjà évoqué un rapprochement avec les "pays arabes modérés", sans les nommer, en faisant apparemment référence à l’Arabie Saoudite et aux monarchies du Golfe.
En novembre, le chef d’état major israélien le général Gadi Eisenkot avait affirmé dans une interview à Elaph qu’Israël était prêt à coopérer et à échanger des renseignements avec l’Arabie saoudite "pour faire face à l’Iran".
Les pays arabes n’ont fait aucune déclaration sur un éventuel rapprochement avec Israël.
Dans son entretien avec Elaph, M. Katz a par ailleurs lancé une mise en garde contre le Hezbollah libanais, allié de l’Iran. Il a prévenu que si le mouvement chiite déclenchait une guerre contre Israël, "le Liban tout entier serait cette fois-ci la cible".
"Ce qui est arrivé (lors de la guerre de 2006) ne sera qu’un pique-nique comparé à ce qui pourrait arriver" cette fois, a-t-il ajouté.