Le rédacteur en chef du Washington Post, Martin Baron, a aussitôt qualifié d’"absurdes et abjectes" ces accusations dévoilées par l’avocate de M. Rezaian, Me Leïla Ahsan. Cette dernière a pu discuter avec son client lundi, pour la première fois depuis qu’elle a pris en charge le dossier début mars.
Jason Rezaian a été arrêté le 22 juillet 2014 à son domicile de Téhéran avec son épouse Yeganeh Salehi, également journaliste, qui a depuis été libérée.
Jusqu’ici, les charges qui pesaient contre lui n’avaient pas été annoncées, mais la presse conservatrice iranienne a évoqué récemment des accusations de transmission d’informations d’ordre économique à la CIA.
"Il est accusé d’espionnage, de collaboration avec des gouvernements hostiles, de collecte d’informations confidentielles et de propagande contre la République islamique", a expliqué à l’AFP son avocate, en assurant que ces accusations ne se fondaient pas sur des "preuves établies".
Jason Rezaian "est un journaliste et la nature du métier de journaliste est d’avoir accès aux informations et de les publier", a dit Me Ahsan, assurant que son client, âgé de 39 ans, n’avait "pas eu accès à des informations confidentielles de façon directe ou indirecte".
L’avocate, qui dit avoir eu un accès complet au dossier de son client, a estimé que les accusations de collaboration ne tenaient pas car "selon les règles du droit international, l’Iran et les Etats-Unis ne sont pas considérés comme des pays hostiles" l’un envers l’autre, car ils ne sont pas en état de guerre.
Le journaliste, qui a souffert d’ennuis de santé depuis son arrestation, a un "bon moral", a-t-elle expliqué, soulignant qu’elle avait fait plusieurs demandes de libération sous caution, toutes rejetées.
Aucune date n’a encore été annoncée pour la tenue de son procès.