Indignation au Maroc après le refoulement de trois danseurs par les Pays-Bas

Trois jeunes danseurs marocains ont affirmé mercredi s’être vus refuser l’entrée aux Pays-Bas. Malgré des visas en règle, Ils ont été expulsés vers le Maroc, où leur mésaventure a suscité l’indignation des milieux artistiques.

Omar Bourich, Hamza El Karmoudi et Ahmed Iggar, âgés entre 20 et 22 ans et membres d’un groupe de breakdance au Maroc ("The Lions Crew"), ont atterri le 10 janvier aux Pays-Bas pour participer à un tournoi de breakdance prévu deux jours plus tard.

Affirmant être munis de visas pour l’espace Schengen et de billets retours pour le Maroc, ils ont été interdits d’entrée par les autorités néerlandaises, a assuré mercredi à l’AFP Ahmed Iggar.

Celles-ci ont invoqué des "moyens de subsistance insuffisants", selon M. Iggar, qui a précisé que les danseurs avaient en leur possession 300 euros à eux trois.

"On leur a dit que nous étions des artistes, qu’Omar et Hamza avaient déjà voyagé en Europe, mais ils n’ont rien voulu entendre", a-t-il poursuivi, dénonçant des comportements "racistes" et une "injustice".

Selon M. Iggar, les trois danseurs ont été soumis à un "long interrogatoire". Ils ont ensuite signé des documents en néerlandais, en l’absence d’un traducteur, avant d’être gardés plusieurs jours dans un centre de rétention à Rotterdam, d’après le jeune homme.

Omar Bourich et Hamza El Karmoudi ont été renvoyés à Marrakech le 15 janvier et Ahmed Iggar le 17 janvier. Leurs visas ont été annulés par les autorités néerlandaises, selon M. Iggar.

"Un visa ne donne pas automatiquement accès à un pays de l’espace Schengen. La police des frontières est autorisée à faire sa propre évaluation sur l’admission (dans l’espace Schengen)", a commenté jeudi auprès de l’AFP la porte-parole des affaires consulaires pour le ministère néerlandaises des Affaires étrangères, Willemien Veldman.

"Bien entendu, nous comprenons la déception" des trois danseurs, a-t-elle ajouté, précisant "ne pas pouvoir commenter ces cas personnels en raison de la législation sur la vie privée".

Leur mésaventure a suscité des réactions indignées sur les réseaux sociaux, certains internautes marocains reprenant comme slogan "Je suis un artiste, pas un criminel".

Lundi, Maria Daif, figure importante de la scène artistique du Maroc, a dénoncé une "injustice (…) insoutenable".

La presse marocaine a évoqué pour sa part une "terrible injustice" et un "véritable cauchemar" pour les trois danseurs.

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