Incompréhension: le voile de Laurence Ferrari face à Ahmadinejad (Le Point)

Incompréhension: le voile de Laurence Ferrari face à Ahmadinejad (Le Point)
Laurence Ferrari a fait l’évènement, lundi soir, en se présentant la tête enveloppée d’un voile blanc face au président iranien Mahmoud Ahmadinejad lors du journal télévisé.

L’interview, raccourcie à 8 minutes, a été enregistrée samedi, à Téhéran , lors d’un déplacement express. Le voile de la journaliste a pu en émouvoir certains au sein de la rédaction de TF1. Si bien qu’avant même la diffusion de l’interview, insérée dans le journal à 20 h 11, le buzz se répandait de rédaction en rédaction…

"Mais enfin, c’est la loi en Iran !" réagissait, assez surprise, Laurence Ferrari. Il y a obligation de porter le voile sous peine de prison. J’ai déjà fait 17 minutes de page spéciale en Iran avec le voile, il y a un an… Tout cela est absurde."

Laurence Ferrari a parfaitement raison dans les faits. Alors, pourquoi ce trouble ? "D’autant que Christiane Amanpour sur CNN ou Marine Jacquemin, dans le passé, l’ont déjà fait", ajoute Catherine Nayl, directrice de l’info du groupe TF1.

Le voile pour les femmes, une obligation légale en Iran

Seul le contexte a un peu changé. Les débats inlassables sur le port de la burqa en France ont créé une certaine effervescence dans les esprits, pour ne pas dire, une grande confusion. Le voile islamique est présenté par ses partisans comme un insigne religieux.

Dès lors, pourquoi Laurence Ferrari – qui, à notre connaissance, n’a pas embrassé cette religion – devrait-elle se soumettre à cette "obligation" ? Répétons-le : la loi iranienne l’impose et ce débat n’a guère de sens. La seule façon d’y échapper consistait, pour TF1, à envoyer Harry Roselmack en Iran. Mais c’était céder, finalement, à une sorte de sexisme paradoxal où pour éviter un mal (le port ostentatoire du voile islamique), la rédaction serait tombée dans un autre (la préférence masculine)…

Sur le fond, Laurence Ferrari a posé toutes les questions du moment et le président Ahmadinejad s’est fait un plaisir d’y répondre avec la plus parfaite langue de bois. En particulier à propos des émeutes, durement réprimées, qui ont suivi son élection contestée. "L’Iran est un pays libre. Les individus peuvent protester", a-t-il répondu, le plus sérieusement du monde, soutenant que les manifestants arrêtés étaient, en fait, des fauteurs de troubles. "L’Iran est le pays des manifestations. La liberté qui règne en Iran est spécifique à ce pays", a-t-il ajouté, sans expliciter le terme "spécifique".

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