Hôte de la COP22, le Maroc héberge la plus grande centrale éolienne d’Afrique

COP21 à Paris et COP22 à Marrakech ! À bien y regarder, ce choix n’a rien de surprenant. Totalement dépourvu de ressources pétrolières ou gazières, tributaire à 97 % de l’étranger pour son énergie, le Maroc a depuis longtemps misé sur les énergies renouvelables. À Paris, le roi Mohammed VI a d’ailleurs profité de la COP21 pour fixer un nouveau cap pour son pays : en 2030, la part des énergies renouvelables devra atteindre 52 %. Le précédent objectif était de 42 % en 2020. Actuellement, déjà 26 % de la production de l’électricité est « verte », alors qu’en France, elle n’était en octobre dernier que de 19 %.

Alors que le royaume construit, près de Ouarzazate, la plus grande centrale solaire du monde dans le cadre du projet « Noor » ; plus au sud, à Tarfaya, sur la côte atlantique, la plus grande centrale éolienne d’Afrique fête, pur hasard, à l’occasion de la COP21 son premier anniversaire.

Un projet de 850 MW

Inaugurée en décembre 2014, cette ferme éolienne dénommée Tarec, d’une capacité installée de 300 MW, qui a nécessité un investissement de 600 millions de dollars, est détenue conjointement par IP-Engie et Nareva Holding. Cette dernière est une toute jeune société privée marocaine. Créée en 2004, elle emploie 400 personnes. Sa feuille de route est claire : elle doit développer des projets dans l’énergie et l’environnement, elle répond aux appels d’offres de l’Onee, l’électricien national marocain, qui rachète ensuite l’électricité produite. Actuellement, Nareva est contrôlée à 100 % par la SNI, fonds d’investissements dont l’actionnaire de référence est le holding royal, qui joue un rôle moteur dans l’émergence d’en-treprises et de projets innovants, avant d’ouvrir le capital de ces sociétés à d’autres investisseurs, de préférence des professionnels du secteur, souligne un spécialiste.

Nareva, qui espère devenir un acteur privé de référence, n’a pas toujours eu la vie facile, malgré son illustre actionnaire. « Nous avons douté et essuyé des échecs avant de réussir, explique son président, Ahmed Nakkouch. La première réalisation a été faite dans le cadre de la loi 13-09 qui permet aux opérateurs de vendre directement l’électricité aux clients industriels. » Il s’agissait du projet Énergie éolienne du Maroc (EEM) composé de trois parcs de 600 millions de dollars d’investissements, pour une capacité totale de 300 MW, et dont le premier kWh a été produit en 2013.

Depuis, Nareva a réalisé le grand projet éolien à Tarfaya. Mais l’activité de Nareva ne se limite pas à produire de l’énergie grâce au vent. Pour faire face aux besoins grandissant d’électricité du royaume, l’entreprise a également réalisé des projets dans l’hydraulique et les énergies fossiles. L’entreprise participe à la centrale au charbon ultramoderne de Safi, qui utilisera les méthodes les plus sophistiquées pour limiter la pollution. Elle est en cours de conception avec Engie et Mitsui et sa mise en œuvre est prévue pour 2018. Un projet de 1386 MW qui a nécessité un investissement de 2,6 milliards de dollars.

Mais Nareva ne renie pas l’éolien. Associé à l’italien Enel et Siemens, l’entreprise privée a soumissionné pour un gigantesque projet de 850 MW, en plusieurs sites, dont les résultats seront connus très prochainement. Une étape importante pour Nareva dans un pays où le programme d’énergie éolienne en cours prévoit une puissance installée de 2000 MW pour un investissement de 3,5 milliards de dollars. Et pour une économie annuelle de 1,5 million de tonnes équivalent pétrole.

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