Hommage appuyé à la « passion marocaine » d’Yves Saint Laurent, un éternel amoureux de Marrakech

Ce livre album, paru fin novembre aux éditions La Martinière, à l’occasion de l’exposition "Yves Saint Laurent et le Maroc" qui se tient jusqu’à mars 2011 à Marrakech, comprend une large collection de photos, de dessins et de portraits du couturier français au Maroc commentés à la main par Pierre Bergé.

"Il retrace la vie d’Yves Saint Laurent au Maroc depuis le premier jour où il y est arrivé en février 1966, jusqu’à sa mort en juin 2008, date à laquelle j’ai fait disperser ses cendres dans le jardin de sa maison, villa Oasis, à Marrakech, et érigé un mémorial en son souvenir au Jardin Majorelle", a déclaré M. Bergé à la MAP lors d’une rencontre de dédicace du livre en fin de semaine à Paris.

A travers les propos de Pierre Bergé, ce livre, qualifié de "sensible, nostalgique et émouvant" par l’éditeur, relate la passion commune d’Yves Saint Laurent (YSL) et Pierre Bergé (PB) pour le Maroc.

Dans cet ouvrage, l’homme d’affaires français se souvient de son arrivée à la Mamounia avec YSL, pour un voyage en 1966. Dissuadés, dans un premier temps par des pluies rares, ils découvrirent la lumière et le parfum du jasmin, avant de succomber sous le charme de Marrakech.

Dans l’avion du retour, ils avaient déjà en poche un compromis de vente d’une maison dans la médina, leur première demeure "Dar El Hanch". Au fil des pages, Bergé nous plonge dans leur découverte du Maroc, de sa lumière et de cet enchantement qui dure encore aujourd’hui par delà la mort d’Yves.

Il se souvient aussi de tous ceux qui, comme eux, avaient choisi de vivre au Maroc, et les ont accompagnés dans cette histoire d’amour de la cité ocre, mais aussi de Tanger.

"C’est à Marrakech qu’il avait découvert la couleur. Le chromatisme du Maroc devait l’influencer toute sa vie", écrit-il, notant que "lorsque les mannequins défilaient à Paris l’une après l’autre, il y avait toujours un peu de parfum du Maroc qui s’échappait de ces modèles nés à l’abri des palmiers".

A travers ce livre et l’exposition des œuvres du défunt artiste à Marrakech, M. Bergé a voulu montrer l’influence du Maroc sur Yves Saint Laurent, "une influence directe par les vêtements, les couleurs et la lumière", explique à la MAP cet homme d’affaires, l’un des trois nouveaux propriétaires du journal français +Le Monde+.

M. Bergé s’est dit "très heureux d’associer YSL une fois de plus au Jardin Majorelle et à Marrakech". "Après la mort d’YSL, je voulais absolument que les Marocains, qu’il a tellement aimés, puissent rencontrer l’oeuvre d’Yves, dans un pays qui était sa patrie comme il l’avait toujours déclaré", confie-t-il.

Il s’est dit "très fier que le Roi Mohammed VI ait accordé Son Haut patronage" à l’exposition et que la Princesse Lalla Salma l’ait inaugurée en même temps qu’une rue baptisée du nom d’Yves Saint Laurent à Marrakech.

M. Bergé, qui a fondé et préside la "Fondation Pierre Bergé-Yves Saint Laurent", organisatrice de l’événement, s’est félicité de l’affluence importante que connaît l’exposition, faisant état de 400 à 500 visiteurs quotidiennement durant les tout premiers jours.

La passion d’Yves Saint Laurent pour le Maroc, son pays d’adoption, et Marrakech en particulier, a eu un écho retentissant à Paris où un hommage lui a été rendu récemment par la "Fondation Pierre Bergé-Yves Saint Laurent" et l’Office National marocain du tourisme (ONMT-France), en présence de plusieurs personnalités marocaines et étrangères.

S’exprimant à cette occasion, Mme Aziza Bennani, ambassadeur déléguée permanente du Maroc auprès de l’Unesco a honoré "la passion pour Marrakech d’une des personnalités qui ont contribué à perpétuer l’aura de cette cité qui transcende les frontières nationales pour ses charmes multiples et ses attraits divers", rappelant que la cité ocre a été deux fois distinguée par l’Unesco pour son patrimoine culturel à valeur universelle exceptionnelle.

"La relation d’YSL avec Marrakech n’est ni simple attrait pour la couleur locale, ni pur penchant exotique, ni banal effet de mode, mais l’expression d’une rencontre festive, d’une vibration intime, sensuelle", estime Mme Bennani, notant que "l’empreinte marocaine traverse souvent ses créations".

La diplomate a, par ailleurs, salué "avec admiration" l’expérience d’Yves Saint Laurent, "une expérience digne d’être évoquée" en cette Année internationale du rapprochement des cultures, proclamée par les Nations Unies (2010) pour "contrecarrer les stéréotypes, les barrières mentales édifiées par les adeptes du choc des civilisations".

Pour sa part, Mme Salima Haddour, directrice de l’ONMT-France, a indiqué que l’hommage à la relation d’Yves Saint Laurent avec le Maroc s’inscrit dans le cadre du programme "Red by Marrakech", lancé par l’Office en janvier dernier pour la promotion d’un nouveau regard sur la ville ocre, axé sur la culture.

Yves Saint Laurent fut l’une des grandes personnalités étrangères qui ont contribué à la notoriété culturelle cosmopolite d’une des destinations phares du Royaume, a-t-elle noté.

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