Hollande au Vietnam pour appeller à une intensification des relations économiques

Premier président français à se rendre au Vietnam depuis 12 ans, François Hollande a appelé mardi à Hanoï à une intensification des relations économiques avec le pays communiste, l’une des économies les plus dynamiques d’Asie du Sud-Est.

"Ce que nous voulons à travers cette visite, c’est soutenir encore davantage les investissements français au Vietnam, les implantations et les accords commerciaux pour accéder pleinement au marché", a lancé le président français au côté de son homologue vietnamien Tran Dai Quang.

Pour concrétiser cette volonté, les deux dirigeants ont assisté à la signature de trois contrats portant sur la vente de quarante Airbus. Les deux low-cost vietnamiennes – Vietjet et Jetstar Pacific – vont acquérir 30 appareils. Et la compagnie nationale Vietnam Airlines a signé une lettre d’intention pour dix autres. Le tout pour un montant de 6,5 milliards de dollars.

"Je veux donner toute sa dimension au partenariat stratégique signé en 2013", a souligné François Hollande, dans l’enceinte du palais présidentiel, immense bâtiment colonial français de couleur jaune, au coeur de Hanoï.

En dépit d’une "histoire tumultueuse", selon son expression, les relations économiques, culturelles ou universitaires restent étroites.

Mais elles sont marquées par un déficit commercial qui s’est encore creusé l’an dernier, à 2,6 milliards d’euros contre 2,4 milliards en 2014 alors que, dans le même temps, les exportations françaises ont quasiment doublé (+85%).

En 2015, la croissance vietnamienne a atteint 6,68% en 2015, son plus haut niveau en cinq ans et l’une des plus dynamiques de la région.

Pour tenter de corriger le tir, le président français est accompagné pendant ses deux jours de visite à Hanoï et Ho-Chi-Minh-Ville, l’ex-Saïgon, poumon économique du pays, d’une quarantaine de dirigeants d’entreprises parmi lesquels Fabrice Brégier (Airbus) et Henri Poupart-Lafarge (Alstom).

Sur la même ligne que lui, le président vietnamien a souligné mardi la volonté partagée de "renforcer les liens politiques" tout comme les liens de défense.

La dernière visite en date d’un chef de l’Etat français au Vietnam remontait à 2004, lorsque le président Jacques Chirac s’était rendu dans le pays, cinquante ans après les accords de Genève qui avaient mis fin à la guerre d’Indochine.

François Mitterrand avait été le premier président français à se rendre au Vietnam, en 1993, pour lancer la réconciliation entre la France et son ancienne colonie.

Dans les premières heures de sa visite, le président français n’a glissé que quelques mots sur les droits de l’Homme, se disant "très attentif à l’Etat de droit" ou évoquant les peuples vietnamiens et français qui "rappellent à chaque fois les principes de la liberté et des drois de l’Homme".

Dans une lettre ouverte à François Hollande, trois ONG lui avaient fait part "de leur plus grande préoccupation concernant les graves violations des droits de l’Homme" au Vietnam, l’appelant à "soulever la question".

Le gouvernement vietnamien a "intensifié les actes de répression (…) contre les militants et les défenseurs des droits de l’Homme", ont dénoncé ces organisations, parmi lesquelles la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH).

Lors d’une visite au Vietnam en mai, le président américain Barack Obama avait évoqué très directement cette question, appelant les autorités vietnamiennes, un régime communiste à parti unique, au respect des libertés individuelles.

Comme le veut le protocole, François Hollande devait enchaîner mardi et mercredi une série d’"entretiens de courtoisie" avec le puissant numéro 1 du Parti communiste, Nguyen Phu Trong, ou la présidente de l’Assemblée nationale, Nguyen Thi Kim Ngan.

Après une allocution devant l’Université nationale du Vietnam, il devait aller à la rencontre de jeunes entrepreneurs dans un café du centre historique de Hanoï, le quartier des 36 rues, où il se promènera brièvement.

A Ho-Chi-Minh-Ville, mercredi, François Hollande visitera aussi un symbole de la relation franco-vietnamienne, l’Institut du coeur qui fut à sa création en 1992 par le professeur français Alain Carpentier, la première structure de chirurgie cardiaque du pays.

Source AFP

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