Héritage: pour Abdelilah Benkirane, Driss el Yazami veut créer la « fitna »

Selon le Premier ministre marocain, Abdelilah Benkirane, l’égalité entre la femme et l’homme en matière d’héritage, une recommandation du Conseil national des droits de l’homme (CNDH), est une hérésie.
Invité jeudi soir sur la chaîne Medi1TV, M. Benkirane a rejeté cette recommandation en se basant sur un verset coranique et a accusé le président du CNDH, Driss el Yazami, de créer la « fitna » (le chaos) et de « jeter l’huile sur le feu ».
Il a également appelé à M. El Yazami à « retirer » sa recommandation et de « s’en excuser ». « Qu’on nous dise qu’on ne veut plus du Coran ! », s’est écrié. Or, la nouvelle Constitution marocaine stipule l’égalité des droite entre l’homme et la femme.

Interrogé sur les problèmes que rencontre la majorité gouvernementale notamment ceux concernant les coalitions scellées lors des dernières électorales régionales et communales, il a indiqué que l’équipe gouvernementale vivait en "harmonie", tout en reconnaissant que la question des coalitions avait posé des problèmes.

Evoquant le débat sur l’article 30 du Projet de Loi de Finances (PLF) 2016, le chef du gouvernement a affirmé que "le dossier a été définitivement clos". Cet article stipule notamment que le ministre de l’Agriculture et de la Pêche maritime est l’ordonnateur du Fonds de développement rural et des zones montagneuses, auquel a été allouée une enveloppe budgétaire de 55 milliards de dirhams pour la période 2016-2020.

Après avoir souligné que certains différends auxquels fait face la majorité gouvernementale ne sont pas différents de ceux que connaît "une même famille", M. Benkirane s’est interrogé "s’il était dans l’intérêt du Maroc, qui est à 11 mois, tout au plus, des prochaines législatives, que ce gouvernement continue et termine son mandat de manière normale, ou non?".

"Que le gouvernement termine son mandat sert l’intérêt du pays, sa stabilité et son image dans le monde", a-t-il dit dans ce sens, formant le vœu que rien ne survienne pour l’en empêcher.

Sur le plan économique, le chef du gouvernement a mis l’accent sur l’importance des efforts de l’exécutif qui ont permis plusieurs réalisations dont la réduction du déficit budgétaire de 7,7 % du produit intérieur brut, quand l’actuel gouvernement avait pris ses fonctions, à 4,3 % cette année, avec une prévision de 3,5 % en 2016.

S’agissant de la réforme de la caisse de compensation, M. Benkirane a rappelé la réduction de la dotation budgétaire allouée à cette caisse à 15,5 milliards de dirhams selon le PLF 2016.

Après avoir mis en avant les résultats réalisés grâce à la levée des subventions aux hydrocarbures, le chef du gouvernement a indiqué que le sucre sera également concerné de manière progressive par cette mesure, dégageant ainsi une économie de 2 milliards de dirhams qui seront alloués au secteur de la Santé et au Fonds de cohésion sociale.

Sur la réforme des régimes de retraite, M. Benkirane a affirmé que malgré les mesures "douloureuses" imposées par la réforme, "nulle autre alternative" ne se présente afin de ne pas se retrouver dans une crise, soulignant que l’on se dirige vers l’augmentation de l’âge de retraite à 63 ans.

Pour ce qui est du service sanitaire obligatoire, M. Benkirane a souligné qu’il s’agissait d’un projet de loi soumis à la discussion et au débat entre les différentes parties intéressées afin de trouver un terrain d’entente avant son adoption, s’interrogeant dans ce sens sur les motifs de la poursuite de la grève des étudiants alors que le dialogue reste ouvert sur ce sujet et que rien n’a été décidé dans ce sens.

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