HRW: l’Algérie « a fait peu de progrès dans la protection des droits de l’Homme »

L’Algérie "a fait peu de progrès dans la protection des droits de l’Homme", en dépit de l’adoption de nouvelles lois, selon le dernier rapport de Human Rights Watch publié mardi.

"Les autorités ont continué à restreindre la liberté de réunion et d’association" et "fréquemment procédé à des arrestations et poursuites de responsables syndicaux et de militants", lit-on dans ce texte disponible sur le site de l’organisation américaine de défense des droits de l’Homme.

Dans la foulée du Printemps arabe et d’émeutes sanglantes début 2011 en Algérie, le président Abdelaziz Bouteflika avait promis des réformes. Nombre de lois ont été adoptées, mais ne signifient pas nécessairement une plus grande ouverture.

Après avoir levé l’état d’urgence en 2011, les autorités ont ainsi "adopté une nouvelle loi autorisant une pratique de longue date en vigueur permettant jusqu’à neuf mois de détention de présumés terroristes dans des lieux secrets", selon ce rapport, qui rappelle toutefois l’attaque terroriste meurtrière du site gazier d’In Amenas, dans le sud saharien, il y a un an.

La liberté de la presse reste aussi un vœu pieu dans ce pays où "l’Etat continue de gérer les stations de télévision et de radio", selon HRW.

"Sur les questions clés, telles que la sécurité ou la politique étrangère ou économique, elles diffusent la ligne officielle et ne tolèrent pas de commentaire dissident ou de reportages critiques", dénonce HRW.

Une loi sur l’information de janvier 2012 a bien éliminé la prison pour les journalistes, mais "a augmenté les amendes pour les journalistes qui commettent des délits d’expression", comme la diffamation touchant les institutions de l’Etat, le président et la justice, relève l’organisation.

Au plan judiciaire, l’ONG dénonce aussi l’inculpation de nombreux militants des droits de l’Homme et responsables syndicaux pour leur soutien à des grèves et manifestations pacifiques. Elle accuse les autorités d’"accroître" les pressions sur les tentatives de création de syndicats indépendants.

Enfin HRW, qui n’est pas autorisée à exercer en Algérie, est revenue sur "l’impunité dont bénéficient les auteurs d’atrocités" durant la guerre civile des années 90, dans le cadre de la Loi sur la Paix et la réconciliation nationale de 2006.

Elle souligne que la remise en cause des institutions de l’Etat ou des forces de sécurité pour leur comportement durant cette décennie noire est considérée comme "un crime" et juge que l’Association des disparus, qui continue à exiger toute la vérité, risque le "harcèlement".

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