Grande-Bretagne: Rituel royal intact pour un gouvernement moderniste

Moderniser la vie politique, changer le système d’élection des députés, transformer la Chambre des lords en une assemblée élue à la proportionnelle…

Grande-Bretagne: Rituel royal intact pour un gouvernement moderniste
Les projets nourris par le tandem de "quadras" David Cameron et Nick Clegg fraîchement installés à la tête du gouvernement britannique semblent faire souffler un vent de renouveau sur la scène politique britannique.

Mais les traditions ayant la vie dure outre-Manche, c’est en carrosse d’apparat que Sa Majesté Elizabeth II est venue mardi inaugurer en grande pompe la nouvelle législature à la Chambre des lords, dans l’enceinte du parlement néo-gothique de Westminster.

C’est de son trône doré qu’elle a lu le discours moderniste de son nouveau Premier ministre, le 12e nommé par la souveraine de 84 ans depuis son couronnement, en 1952, mais le premier qui soit à la tête d’un gouvernement de coalition composé des Tories et des libéraux-démocrates.

Auparavant, il a fallu sacrifier à un rituel immuable. Une fois assise, la reine a ordonné à son "Yeoman Usher", l’un des nombreux personnages aux titres improbables vêtus d’uniformes éclatants qui officient en pareille circonstance, de convoquer les députés.

Mais, en vertu d’une des traditions les plus étonnantes, la porte de la Chambre des communes a été claquée au nez de l’huissier royal, pour symboliser l’indépendance de la Chambre par rapport au monarque. Il lui a fallu frapper à trois reprises avec une canne d’or pour que l’huis lui soit ouvert.

Ce n’est qu’après ce cérémonial que David Cameron et son vice-Premier ministre libéral démocrate Nick Clegg ont rejoint les lords dans leur antre, dont ils entendent dépoussiérer le fonctionnement.

La reine n’a paru nullement désorientée d’avoir à prendre la parole pour la première fois devant un exécutif quasi bicéphale, sans doute parce que les deux hommes, tenus par le protocole, ont dû, tradition oblige, l’écouter du fond de la Chambre des lords.

En complets-veston, ils semblaient comme deux simples quidams derrière tous ces lords resplendissant dans leurs toges rouges à cols d’hermine, des ladies en robes longues noires coiffées de tiares, des ambassadeurs étrangers dans leurs habits traditionnels ou protocolaires, sans compter les membres de la Maison royale habillés tout de rouge et or.

Quant au "peuple d’en bas", il a pu observer d’en haut ce spectacle d’un autre âge, ce parterre de tenues chatoyantes: dans les galeries du public, la marchande qui tient depuis 40 ans le kiosque à journaux situé devant le parlement cotoyait dans la plus grande simplicité Samantha, l’épouse de Cameron.

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