Gaz de schiste: l’Algérie poursuivra « jusqu’au bout » les forages exploratoires (Bouteflika)

L’Algérie poursuivra « jusqu’au bout » ses forages d’exploration de gaz de schiste dans le Sahara, en dépit de l’hostilité persistante des populations vivant près des gisements, a déclaré jeudi le président Abdelaziz Bouteflika.

"Sans une connaissance suffisante des potentialités de notre sous-sol en gaz (conventionnels) et en pétrole et gaz de schiste, il ne nous sera pas possible de planifier les étapes futures du développement de notre pays", a justifié le président Bouteflika, dans un message lu en son nom par un de ses conseillers à Ghardaïa (sud), à l’occasion de l’anniversaire du cessez-le-feu le 19 mars 1962 en Algérie.

"Nul n’a le droit (…) d’agir d’aucune manière pouvant attenter aux intérêts des citoyens, à l’écologie et à l’intégrité géologique de quelque zone territoriale que ce soit", a insisté le chef de l’Etat, alors que se multiplient les manifestations d’opposants hostiles à l’extraction du gaz de schiste par fracturation hydraulique, dont ils craignent les répercussions environnementales.

Depuis que le groupe pétrolier public Sonatrach, a annoncé fin décembre avoir effectué avec succès son premier forage pilote dans la région d’In-Salah, ces rassemblements sont quasi quotidiens dans le sud algérien.

Les autorités algériennes ont entrepris "sur la base de certitudes irréfragables, éprouvées et vérifiées, d’engager les travaux d’exploration et d’évaluation, uniquement", a assuré M. Bouteflika, ajoutant: "Nous nous conformerons à cette option jusqu’au bout".

"La préservation de la santé des citoyens et de leur environnement est la ligne rouge que ni l’Etat, ni nulle autre partie ne peut franchir", a encore garanti le président, appelant la population d’In-Salah "à privilégier la sagesse et à faire prévaloir la raison".

L’Algérie compte énormément sur ses ressources en gaz de schiste – les quatrièmes au monde, selon plusieurs études – pour pallier à la baisse des prix du pétrole, qui représente 95% de ses revenus extérieurs.

Dans ses propos lus à Ghardaïa, le président s’en est également pris, sans les nommer, à ses opposants, dénonçant des "pseudo hommes politiques, soutenus par une presse qui n’a aucun souci de son éthique professionnelle".

"Cet état de fait nous met dans l’extrême obligation d’user d’un surcroît de fermeté et de rigueur, pour défendre l’Etat", a estimé le président Bouteflika, qui a été élu pour un quatrième mandat en avril 2014 avec 81,49% des voix.

L’adversaire malheureux de M. Bouteflika à la dernière présidentielle, son ancien homme de confiance Ali Benflis, se pose comme l’opposant le plus radical au chef de l’etat. Il avait notamment affirmé fin février qu’il y avait "vacance du pouvoir" dans le pays en raison des problèmes de santé du président.

M. Bouteflika a été soigné dans l’hôpital parisien du Val-de-Grâce au printemps 2013 à la suite d’un sévère AVC qui a laissé des séquelles sur ses facultés de mobilité et d’élocution.

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite