Garde à vue de Nicolas Sarkozy : la classe politique réagit

L’ancien président de la République a été placé en garde à vue dans l’enquête sur des soupçons de financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007.

La campagne présidentielle victorieuse de Nicolas Sarkozy en 2007 a-t-elle profité de financements libyens ? Mardi 20 mars, l’ex-chef de l’État a été placé en garde à vue, pour la première fois dans ce dossier sur lequel la justice enquête depuis cinq ans. Nicolas Sarkozy est entendu par les policiers de l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF) à Nanterre, près de Paris, a indiqué une source proche de l’enquête, confirmant une information du Monde et de Mediapart.

Brice Hortefeux, un très proche de Nicolas Sarkozy qui fut ministre de l’Intérieur durant son quinquennat, est pour sa part entendu en audition libre, selon une source proche du dossier. Cette nouvelle étape marque un coup d’accélérateur dans ce dossier tentaculaire instruit par des magistrats du pôle financier.

« La justice est libre dans ce pays et c’est heureux »

Rapidement, de nombreuses personnalités politiques ont réagi à cette information. Le Premier ministre, Édouard Philippe, a affirmé qu’il n’avait « aucun commentaire à faire sur la procédure judiciaire, mais je dis ce que j’ai à dire sur l’homme ». Et d’ajouter sur BFM TV et RMC : « Tout le monde sait que j’ai appartenu à la même famille politique que Nicolas Sarkozy et ceux qui suivent la vie politique savent que j’ai parfois eu avec lui des relations difficiles. Elles ont toujours été respectueuses, toujours, et à chaque fois que j’ai eu des contacts avec lui depuis que j’ai été Premier ministre, ils ont toujours été empreints de respect mutuel. »"La justice est libre dans ce pays et c’est heureux", a affirmé Stéphane Travert, ministre de l’Agriculture, sur Franceinfo. Et de poursuivre : « Il est utile que la justice puisse avancer et faire la lumière. » Au micro de RTL, l’eurodéputée Nadine Morano, ancienne ministre de Nicolas Sarkozy a appelé « à beaucoup de prudence les médias qui commencent à s’exciter ». « On verra si cette garde à vue était justifiée, quels éléments elle apportera. Encore une fois, moi, je regarde la réalité des faits. La réalité des faits, c’est que, bien souvent, il a été mis en cause, bien souvent, il en est sorti en étant totalement blanchi. » De son côté, Valérie Pécresse, présidente LR de la région Île-de-France s’est exprimée sur Radio Classique : « J’ai personnellement beaucoup de peine à croire à cette affaire, mais la justice travaille et je souhaite vraiment qu’il n’y ait aucune interférence du pouvoir politique dans le travail de la justice. (…) Je respecte la présomption d’innocence qui s’attache à tout homme politique. »

« C’est une étape »

Sur Twitter, Wallerand de Saint-Just, trésorier du Front national a affirmé ne pas soutenir Nicolas Sarkozy, mais s’en est pris aux médias. « Je ne soutiens pas Nicolas Sarkozy, mais que les médias puissent ainsi être renseignés minute par minute sur cette procédure, me donne la nausée. Notre justice est vraiment bien malade. » De son côté, Gilbert Collard, député FN et avocat, a affirmé sur LCP : « Cela ne préjuge de rien et on n’a pas le droit de tirer des conséquences. Ça ne veut pas dire que ça n’a pas d’importance. » « C’est une étape dans la réunion d’indices précis ou concordants, voire graves, mais cela ne veut pas dire pour autant qu’il est coupable ou qu’il est innocent. C’est une étape dans le travail d’enquête. »

Sur Twitter, Florian Philippot, président des Patriotes a publié un message affirmant qu’il n’était « jamais agréable pour la fierté nationale de voir d’anciens présidents en garde à vue : oui. Mais la vraie question est ailleurs : avez-vous le sentiment que les hommes installés à l’Élysée depuis pas mal de temps sont dignes de la fonction de président de la République » ?

Soutien des Républicains

Dans un communiqué, Les Républicains ont apporté « leur plein et entier soutien à (leur) ancien président, Nicolas Sarkozy ». Et d’ajouter ensuite : « Nous souhaitons rappeler que le principe de la présomption d’innocence prévaut pour tous les citoyens. Les adhérents et sympathisants Les Républicains ont une nouvelle fois le sentiment que tous les élus ou anciens élus ne subissent pas le même traitement, selon qu’ils appartiennent à telle ou telle famille politique. » Lors d’un point presse à l’Assemblée, Christian Jacob, patron des députés LR a assuré « Nicolas Sarkozy de toute l’amitié, le soutien et l’affection du groupe LR, unanime, dans ce moment qui est assez surréaliste. Onze ans après, c’est de l’acharnement et on a vu ce que ça avait donné avec l’affaire Bettencourt. Je ne suis pas juge ni procureur, mais il y a visiblement un acharnement, incompréhensible ».

Lors du même point presse, Jean-Christophe Lagarde, président de l’UDI s’est dit « un peu surpris que Nicolas Sarkozy soit entendu sous le régime de la garde à vue. Je ne pense pas qu’il risquait de s’enfuir et je pense qu’il a parlé depuis longtemps aux autres acteurs du dossier s’il a voulu le faire. Que Nicolas Sarkozy s’explique devant les policiers et les juges c’est normal, mais la garde à vue ne doit être prononcée que lorsqu’elle s’impose ».

afp

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