Fuite en mer du Nord: «beaucoup de pétrole», selon Greenpeace

Greenpeace, qui a envoyé lundi un bateau faire des tests à proximité de la plateforme d’Elgin, théâtre d’une fuite de gaz, a affirmé qu’il y avait «beaucoup de pétrole» sur la mer à cause de ce «grave accident», ce que conteste Total.

Fuite en mer du Nord: «beaucoup de pétrole», selon Greenpeace
Alors que le groupe prépare son plan d’action pour tenter d’arrêter la fuite, le «Koenigin Juliana» est arrivé vers 06H00 à la limite de la zone d’exclusion de 3,7 km instaurée autour de la plateforme en raison des risques d’explosion, selon un photographe de l’AFP présent à bord. Cette plateforme est située à 240 km des côtes écossaises.

Greenpeace a mis un canot à l’eau pour effectuer des prélèvements et mesurer l’impact de la fuite sur l’environnement.

«Nous sommes au milieu d’une nappe irisée huileuse. Il y a une grande quantité de pétrole sur l’eau. Il y en a partout. Cela fait plusieurs kilomètres de long et je dirais, plusieurs centaines de large», a assuré Christian Bussau, un des experts de l’organisation, à l’AFP.

«C’est vraiment un accident grave. Total doit immédiatement commencer à boucher la fuite ou la pollution ne s’arrêtera pas», a-t-il ajouté, précisant toutefois que les prélèvements allaient être transmis à un laboratoire pour déterminer exactement «ce qu’était cette irisation».

Le bateau de Greenpeace, qui transporte une trentaine de militants et une douzaine de journalistes, devait rester sur place jusqu’en fin d’après-midi.

D’après le photographe de l’AFP, une légère odeur de gaz est perceptible dans cette zone et une irisation est visible sur les vagues.

Total a pour sa part démenti la présence de pétrole: il s’agit d’«un condensat léger de gaz, qui ne pose pas de risque significatif» pour l’écosystème, a déclaré une porte-parole.

Juste après la découverte de la fuite il y a huit jours, Total avait indiqué que lorsque celle-ci s’était produite, du liquide s’était d’abord échappé, entraînant la formation d’une nappe fine d’hydrocarbures d’environ 12 km2. Mais ce condensat est censé, selon lui, s’évaporer.

Même si le site laisse toujours échapper environ 200 000 m3 de gaz par jour, Total affirme que «l’impact sur l’environnement» est «relativement négligeable».

Après l’extinction d’une torchère qui a rendu pendant plusieurs jours la plateforme inaccessible en raison des risques de déflagration, le groupe se concentre maintenant sur les opérations de colmatage.

Première étape: envoyer une équipe sur place pour faire un état des lieux.

Cette équipe inclura des experts de la société américaine «Wild Well Control», spécialiste des interventions d’urgence sur les puits. Elle a notamment travaillé sur les puits de en feu au Koweït pendant la première guerre du Golfe.

Total devait rencontrer dans la journée à Aberdeen des représentants de l’autorité de sûreté britannique (Health and Safety Executive, HSE), à laquelle elle a soumis une évaluation des risques.

Son avis est purement consultatif, mais Total souhaite son approbation avant d’envoyer une équipe.

Viendra ensuite le colmatage, avec deux scénarios: l’injection directe de boues dans le puits défaillant ou le forage de puits de dérivation pour détourner le gaz.

La première option est la plus rapide, mais requiert l’intervention de techniciens sur la plateforme. La seconde, qui implique de creuser des kilomètres de roches, sera très longue.

La fuite d’Elgin, de l’aveu même de Total, est le «plus gros incident en mer du Nord depuis au moins dix ans» pour le groupe, dont le titre s’est toutefois redressé à la bourse lundi (+0,98% à 38,6 euros vers 12H00 GMT à Paris).

Accusé d’avoir manqué de transparence, Total devait tenir une conférence téléphonique en début d’après-midi, mais exclusivement destinée aux analystes financiers. Les journalistes ne pourront pas poser de questions

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