François Fillon annonce l’abandon de la taxe carbone

François Fillon a annoncé mardi lors d’une réunion de députés UMP à huis-clos l’abandon de la taxe carbone en soulignant qu’elle devait se faire au niveau européen pour «ne pas plomber la compétitivité» des entreprises françaises, selon plusieurs participants à la réunion.

Nicolas Sarkozy avait fait de cette taxe, censée inciter à consommer des énergies vertes, une mesure emblématique de son engagement à lutter contre les émissions de gaz à effet de serre.

Le Premier ministre a indiqué, devant des députés UMP remontés après la défaite aux régionales, que cette taxe devait être européenne «pour ne pas plomber la compétitivité» des entreprises françaises. «Priorité à la croissance, l’emploi, la compétitivité, la lutte contre les déficits», a-t-il ajouté, ajoutant qu’il fallait «terminer la réforme des collectivités et faire celle des retraites». «Il ne faut pas arrêter les réformes, car les Français ne nous le demandent pas», a conclu le Premier ministre.

Nicolas Sarkozy avait déjà temporisé

Mi-mars, le président de la République avait déjà clairement temporisé sur le sujet en demandant une pause avant l’instauration de cette taxe. «Nous n’imposerons pas à nos industriels des contraintes si, dans le même temps, on autorise les importations venant de pays qui ne respectent aucune des règles environnementales à inonder nos marchés», avait déclaré le chef de l’Etat dans une interview au Figaro Magazine.

La prise de position de Nicolas Sarkozy intervenait quelques jours avant le premier tour des élections régionales et alors que les élus UMP grognaient contre la taxe carbone, une mesure impopulaire selon eux car considérée comme un nouvel impôt. Rachida Dati, nouvelle députée européenne avait également fait part de ses réticences.

Déjà retoquée par le conseil constitutionnel

Mardi matin, Xavier Bertrand, chef de l’UMP avait levé un coin du voile sur l’annonce de François Fillon en estimant que la mise en place de la taxe carbone en juillet serait «compliquée».

L’instauration de la taxe n’a jamais été un long fleuve tranquille. En janvier le conseil constitutionnel avait censuré une partie du texte du gouvernement. Les Sages avaient demandé à ce que les entreprises les plus polluantes, exclues du dispositif de taxation soient intégrées. Le gouvernement avait été obligé de revoir sa copie.

Jouanno «désespérée»

Chantal Jouanno, la ministre de l’Ecologie se dit «désespérée de ce recul, désespérée que ce soit l’écolo-scepticisme qui l’emporte». «Je ne suis pas en phase avec cette décision», a ajouté l’ancienne candidate aux régionales en Ile-de-France. «C’était possible de le faire en France avant de le faire en Europe. C’est ce qu’on avait prévu à l’origine, c’est ce que d’autres pays comme le Suède ont fait», a déploré la ministre.

«C’est vrai que ce n’était pas parfait, qu’on aurait aurait pu améliorer le texte, notamment concernant les particuliers pour qu’on puisse aider beaucoup plus les personnes à s’adapter», a-t-elle encore souligné.

Le Medef : «Nous avons su convaincre»

Opposé à l’instauration d’une taxe carbone, l’organisation patronale du Medef a exprimé sa satisfaction. «Nous sommes soulagés, notamment pour toute l’industrie qui n’aurait pas supporté ce nouveau handicap de compétitivité. Tout au long des nombreuses réunions avec les ministrères concernés, nous avons su convaincre», s’est félicité Laurence Parisot, Présidente du Medef. «Pour contribuer efficacement à la lutte contre le changement climatique, une fiscalité carbone venant compléter le système des quotas d’émission ne peut être mise en place qu’au niveau européen», a complété Jean-Pierre Clamadieu, Président de la commission Développement durable du Medef.

Leparisien.fr

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