François Bayrou condamne la loi sur le génocide arménien


Un sujet sensible par Europe1fr

Au lendemain du vote au Sénat d’une proposition de loi pénalisant la négation du génocide arménien, le président du MoDem et candidat à présidentielle François Bayrou s’est clairement désolidarisé mardi de l’initiative parlementaire.

"Ce n’est pas à la loi d’écrire l’Histoire, encore moins l’Histoire d’autres pays, d’autant plus que nous avons déjà reconnu le génocide arménien", a précisé le président du MoDem, candidat à l’élection présidentielle.

"Que Nicolas Sarkozy et François Hollande aient tous les deux soutenu, par leurs élus, cette loi, me paraît une faute et une erreur contre la loi et contre la France", a insisté l’ancien ministre.

Alain Juppé, ministre des Affaires étrangères, a de son côté prôné l’apaisement avec Ankara. "Ce que je voudrais faire aujourd’hui, c’est appeler nos amis turcs au sang-froid", a dit le chef de la diplomatie française sur Canal+.

"La Turquie est un grand pays, une grande puissance économique, une grande puissance politique, nous avons besoin d’avoir de bonnes relations avec elle", a-t-il ajouté. "Passée cette vague, un peu excessive il faut bien le dire, je suis persuadé que nous retrouverons des relations constructives. Moi, je tends la main. J’espère qu’elle sera saisie un jour."

Claude Guéant a pour sa part minimisé l’affaire. "La loi ne stigmatise absolument pas la Turquie, simplement, elle sanctionne les attitudes négationnistes à l’égard des crimes génocidaires. C’est tout, la Turquie n’est pas visée", a affirmé le ministre de l’Intérieur.

Le texte voté lundi, qui vise notamment le génocide des Arméniens par les Turcs en 1915, a été aussitôt vivement condamné par Ankara. Le Sénat a ratifié par 127 voix contre 86 ce texte déjà adopté par l’Assemblée nationale le 22 décembre.

237 sénateurs seulement sur 347 ont pris part au vote. La proposition a profondément divisé les sénateurs, tous partis confondus, même si une majorité a finalement été trouvée en faveur d’un texte défendu par le président Nicolas Sarkozy et bénéficiant du soutien des deux principaux groupes, UMP et PS.

La proposition prévoit un an de prison et 45.000 euros d’amende en cas de contestation ou de minimisation de façon outrancière d’un génocide reconnu par la loi française.

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