France: sept candidats à l’investiture d’une gauche à la peine

Sept candidats, six hommes et une femme, vont participer dimanche au premier tour de la primaire organisée par le Parti socialiste français en vue de l’élection présidentielle qui se tient dans moins de cent jours. Voici leurs profils:

L’ex-Premier ministre, 54 ans, tenant de l’aile droite du PS, tente le grand écart. Cet ambitieux au tempérament sanguin, qui rêve de "moderniser" la gauche française en brisant ses tabous, mais dont le style autoritaire et le discours pro-entreprises hérissent une partie de son camp, assure avoir "changé" et prône la réconciliation.

Entré dans la course après le renoncement du très impopulaire président François Hollande à briguer un nouveau mandat, Manuel Valls, né espagnol et naturalisé français à 20 ans, essaie de se démarquer du bilan du chef de l’Etat, quitte à parfois se contredire.

Les agressions dont il a été victime pendant la campagne, un jet de farine et une claque, illustrent les réactions épidermiques que sa politique suscite parfois.

Ancien ministre de l’Economie, remercié en août 2014 pour avoir critiqué le virage libéral du président Hollande, Arnaud Montebourg est un électron libre de l’aile gauche du PS, ardent défenseur du "made in France".

Ce flamboyant avocat de 54 ans, dont la verve agace parfois jusque dans son propre camp, a souvent porté des thèmes qui ont par la suite fait florès: patriotisme économique, lutte contre la corruption et les paradis fiscaux, dénonciation des politiques d’austérité de Bruxelles.

Partisan de la relance budgétaire à coups d’investissements massifs, notamment dans les technologies vertes, "candidat de la feuille de paie" autoproclamé, Arnaud Montebourg figure parmi les favoris de la primaire avec Manuel Valls et Benoît Hamon.

Ephémère ministre de l’Education (avril-août 2014), cet homme de 49 ans, débarqué du gouvernement au même moment qu’Arnaud Montebourg, s’inscrit plus à gauche que son ancien allié, avec qui il partage la même volonté d’un Etat interventionniste en économie.

Grand pourfendeur de toutes les inégalités, il propose un revenu universel de l’ordre de 750 euros mensuels en réponse à la "raréfaction du travail", projet très critiqué dans son camp.

Il a été jugé particulièrement convaincant lors des débats télévisés avant le scrutin, au point d’être désormais au coude-à-coude dans les sondages avec Arnaud Montebourg.

Egalement ancien ministre de l’Education (de 2012 à 2014), ce docteur en philosophie de 56 ans a surgi dans la primaire après avoir déserté le débat politique depuis deux ans pour se consacrer à l’enseignement et à l’écriture romanesque.

Après l’éviction choc de la gauche au second tour de la présidentielle française en 2002, il avait créé avec Arnaud Montebourg et Benoît Hamon un courant rénovateur, le "Nouveau parti socialiste". Très critique de Manuel Valls, il se présente aujourd’hui comme le seul capable de rassembler à gauche et au-delà.

Il plaide pour "relancer le moteur franco-allemand" et construire un "New Deal européen". Lors de son passage au gouvernement comme lors de la campagne des primaires, il est parfois apparu maladroit, comme lorsqu’il a comparé la situation des musulmans en France aujourd’hui à celle des Juifs pendant la Seconde guerre mondiale.

Ce député de 43 ans, président du Parti écologiste, veut incarner "une troisième voie sociale-écologiste" pour sortir du duel annoncé entre Manuel Valls et l’aile gauche du PS.

Il affirme s’être avant tout présenté pour donner du "poids à l’écologie" dans la primaire. Des trois "petits" candidats, il est celui qui a le mieux tiré son épingle du jeu dans les débats télévisés, donnant une image de sérieux.

Sans illusion sur ses propres chances à la primaire, l’ex-député européen de centre-gauche, 62 ans, veut "reconstruire une majorité progressiste" allant de l’extrême gauche à la droite modérée.

Fondateur en 2014 de son propre parti, le Front démocrate, il soutient la création d’un revenu universel, la mise en place "d’un objectif de développement durable" et le respect de "l’exception culturelle française".

Trublion décontracté lors des débats de la primaire, il a reconnu en souriant avoir déjà fumé du cannabis.

Seule femme candidate de cette primaire, l’ex-ministre (Artisanat, Logement) de 39 ans est à la tête du plus vieux parti de France, le Parti radical de gauche, qui a été un allié loyal pendant le mandat de François Hollande.

Son programme est axé sur l’aide aux entreprises, avec une nette baisse de l’impôt sur les sociétés. Elle est favorable à la légalisation du cannabis et au droit à l’euthanasie. Ses prestations télévisées ont été fades.

Avec AFP

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