Sur les 800 plaignants, en tout, un premier groupe de 58 hommes aurait dû être fixé. Mais il leur faudra attendre encore un an environ. Faute de parvenir à dégager une majorité, les conseillers prud’homaux ont décidé de recourir à un juge départiteur, c’est-à-dire un magistrat professionnel, pour statuer. « La bataille n’est pas perdue. Elle a été reportée », positive Me Mendes.
La plupart de ces hommes restent philosophes, à l’image d’Idris Haddaj : « On n’est pas juges. Nos avocats non plus, ils n’y peuvent rien, alors on attend. » Mais, du fond de la salle, un plaignant à la retraite venu exprès du Maroc exprime sa colère : « Vous nous aviez dit que le 29, c’était le dernier jour. On n’est pas des pions. » Lundi et mardi prochain, le cas d’autres plaignants, répartis en deux autres groupes, sera plaidé devant les prud’hommes, mais face à d’autres juges. Qui pourraient eux aussi recourir à un juge départiteur. Ou enfin statuer.
Embauchés dans les années 1970, les salariés marocains de la SNCF n’ont jamais eu les mêmes droits que les cheminots français.
Le bras de fer a débuté devant les tribunaux en 2003, avec 70 dossiers. Depuis, il traine, ce qui a laissé le temps au rang des plaignants de grossir.