France: les prières de rue inquiètent la commune du Lagny-sur-Marne
À la suite de la fermeture de la mosquée, des fidèles se réunissent dans l’espace public. À l’unanimité, les élus, inquiets, en appellent à l’État.
Le conseil municipal demande donc « à l’État d’agir » : « Soit il considère que le culte peut s’exercer dès aujourd’hui sans risque de radicalisme à Lagny-sur-Marne et permet la réouverture du lieu de culte, soit il considère que ce n’est pas le cas et fait cesser ces prières dites de rue. »
Prosélytisme
La démarche du maire (UDI) de cette commune de 21 000 habitants, située à quelques encablures d’Eurodisney, « a été validée à l’unanimité par les élus, opposition comprise », a précisé à l’AFP Pierre Tebaldini, le directeur de cabinet. « Ces prières réunissent depuis plusieurs semaines entre 10 et 50 personnes », dit-il. « Nous demandons à l’État de prendre ses responsabilités et d’empêcher les personnes répertoriées » comme radicalisées « de faire du prosélytisme, de surcroît lorsqu’il s’agit de quartiers prioritaires de la politique de la ville », plaident-ils. Ils préconisent d’instaurer un partenariat avec l’État pour « travailler sur le long terme » à la prévention de la radicalisation.
La mosquée de Lagny avait été fermée après des perquisitions menées dans le cadre de l’état d’urgence. À la suite de cette opération avaient été saisis un revolver, des documents sur le djihad et « un disque dur dissimulé ». Une madrasa (école coranique) clandestine avait été découverte et 22 interdictions de sortie du territoire et 9 assignations à résidence avaient été prononcées. Dans la foulée, l’Association des musulmans de Lagny, qui gérait la mosquée, et les deux associations l’ayant précédée avaient été dissoutes, une mesure inédite en France pour des associations cultuelles, selon le ministère.
Malgré de multiples recours des dirigeants et fidèles de ce lieu de culte, la justice a confirmé sa fermeture. Selon la préfecture, 275 personnes sont suivies en Seine-et-Marne dans le cadre de la lutte contre la radicalisation violente.
Avec AFP