France: les premiers tracteurs des agriculteurs en colère entrent dans Paris

Les premiers tracteurs des agriculteurs français en colère sont entrés jeudi matin dans Paris, une démonstration de force pour réclamer des aides et des réformes de fond pour contrer l’effondrement des revenus.

Venu de l’ouest du pays, le plus touché par la crise, le premier de six convois qui convergeaient depuis le début de la journée a pénétré vers 10H00 (08H00 GMT) dans la capitale, a constaté une journaliste de l’AFP.

Selon la FNSEA, premier syndicat agricole français, plus de 1.700 tracteurs doivent se déployer au total, renforcés par 4.000 à 5.000 manifestants venus en autocar et en train.

Les protestataires entendent camper toute la journée sur la place de la Nation, dans l’est parisien. Une délégation était attendue dans la matinée à l’Assemblée nationale. Les principaux dirigeants syndicaux seront ensuite reçus par le Premier ministre socialiste Manuel Valls.

Contre toute attente, l’arrivée des manifestants n’a pas provoqué aux abords de la capitale l’asphyxie redoutée du trafic, avec des perturbations trois fois moindres qu’à l’ordinaire.

Afin d’éviter la congestion, les autorités avaient multiplié ces derniers jours les appels pour inciter la population à utiliser les transports en commun.

Les agriculteurs, qui ont mené plus de 500 actions au cours de l’été, réclament des mesures financières à court terme pour desserrer l’étranglement des exploitants aux trésoreries exsangues. Ils réclament aussi une "pause" dans l’empilement réglementaire et normatif qui, selon eux, les plombe au profit de leurs concurrents européens.

Le gouvernement a annoncé en juillet un plan d’urgence pour les éleveurs de 600 millions d’euros en annulation et reports de charges.

Le contexte mondial est globalement défavorable aux producteurs français, entre l’embargo russe sur les produits agroalimentaires, la fin des quotas laitiers en Europe et le ralentissement économique de la Chine qui réduit ses achats agricoles.

Les agriculteurs dénoncent aussi la guerre des prix entre les enseignes de la grande distribution.

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite