France: les médecins menacent de faire grève le 3 octobre

Les médecins ne décolèrent pas et exigent l’abrogation de la loi de modernisation de la santé. Ils ont annoncé qu’ils cesseraient leur activité le 3 octobre.

Quatre organisations syndicales de médecins ont profité de la tenue de l’université d’été du PS à La Rochelle pour rappeler, sur place vendredi, leur volonté de voir abrogée la loi de modernisation de la santé et ont annoncé un arrêt des soins le 3 octobre.

La Fédération des médecins de France (FMF), l’Union française pour une médecine libre (UFML), le Syndicat des médecins libéraux (SML) et le Bloc, représentant les médecins spécialistes, ont menacé de "mener des actions de septembre à décembre jusqu’à obtenir le retrait de cette loi", a martelé Jérôme Marty, président de l’UFML, qui dénonce "une attaque historique contre la déontologie des médecins".

Ces organisations appellent à un arrêt complet de leur activité, sans limite dans le temps, à compter du 3 octobre si le gouvernement maintient cette loi. "Nous négocions actuellement avec les médecins urgentistes et le personnel hospitalier pour qu’ils rejoignent le mouvement", a indiqué le président du SML, Éric Henry. Un tel accord conduirait au blocage complet des soins.

Contre le tiers-payant généralisé

Les médecins libéraux rejettent la loi de modernisation de la santé, votée le 14 avril dernier, qui constitue, selon Jérôme Marty, "une attaque historique contre la déontologie médicale". Selon lui, "cette loi institue l’étatisation et la financiarisation de la médecine. Le secret médical est directement menacé, car il existe un risque de commercialisation des données du patient".

Pour Patrick Guenebeaud, porte-parole de la coordination des médecins généralistes des Hautes-Pyrénées, "le tiers-payant généralisé fonctionnera avec le dossier médical partagé, qui sera aux mains de l’Assurance maladie. Or l’article 47 de la loi indique qu’il sera partagé avec l’ensemble des acteurs professionnels de santé et non-professionnels de santé intervenant directement dans la prise en charge du patient. Cela ouvre la porte à la levée du secret médical et à la commercialisation des données du patient. Cela assujettira les médecins aux agences régionales de santé et aux mutuelles, qui seront payés par elles", a-t-il martelé.

Enfin, tous s’accordent pour voir le tiers-payant généralisé comme un cheval de Troie vers une augmentation des frais de santé : "Le tiers-payant généralisé sera financé par l’augmentation des cotisations d’assurance maladie et des complémentaires de santé", a ainsi prévenu Jérôme Marty.

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