France: le premier juge de l’affaire de l’assassinat du petit Grégory retrouvé mort

Le premier juge d’instruction dans l’affaire de l’assassinat il y a près de 33 ans du petit Grégory a été retrouvé mort mardi, un sac plastique noué sur la tête à l’aide d’un foulard, un mois après la spectaculaire relance de cette affaire qui constitue l’une des énigmes criminelles les plus marquantes en France.

Les premiers éléments de l’enquête font apparaître que le corps de Jean-Michel Lambert, 65 ans, a été découvert par une voisine dans son bureau à son domicile du Mans, dans l’ouest de la France, selon des sources proches du dossier.

Aucune trace d’effraction ou de lutte n’a été relevée dans l’appartement de l’ancien magistrat, d’après les premières constatations.

Surnommé "le petit juge" pour ses erreurs dans le traitement de cette affaire, Jean-Michel Lambert avait 32 ans lorsque le 16 octobre 1984, le cadavre du petit Grégory, quatre ans, avait été retrouvé ligoté dans une rivière des Vosges (est).

Alors seul juge d’instruction à Epinal, il s’agissait de son premier poste. Propulsé sous les projecteurs, il avait longtemps été désigné comme ayant été l’un des responsables du fiasco judiciaire dans cette affaire qui a bouleversé la France, avant de retomber dans l’anonymat des prétoires et de se consacrer à l’écriture.

Il avait notamment révélé aux journalistes non seulement la teneur des accusations portées par Murielle Bolle, 15 ans, qui venait de lui désigner son beau-frère, Bernard Laroche, comme ayant été le ravisseur de Grégory, mais aussi l’identité de l’adolescente.

Après le meurtre de Bernard Laroche par le père de l’enfant, Jean-Marie Villemin, les soupçons du magistrat s’étaient tournés vers la propre mère de Grégory, Christine Villemin, qu’il avait été inculpée d’assassinat, placée en détention provisoire, puis renvoyée devant les Assises.

La Cour de cassation avait annulé la mise en accusation, avant que la justice ne rende en 1993 un arrêt de non-lieu pour "absence de charges" contre Mme Villemin, formule inédite aux accents d’excuses judiciaires.

Entre-temps, l’instruction avait été reprise par un autre magistrat, le juge Maurice Simon, qui avait mis à mal toutes les thèses de Jean-Michel Lambert.

Ce sont d’ailleurs aujourd’hui les conclusions de l’instruction Simon qui sont à nouveau exploitées par les enquêteurs.

(Avec AFP)

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