France: le gouvernement critiqué après des violences en banlieue

Des jets de fumigènes dans un lycée près de Paris, suivis de violences aux alentours de l’établissement suscitaient mercredi, en pleine campagne présidentielle, les critiques de la droite et de l’extrême droite françaises contre le gouvernement.

Mardi matin, des fumigènes ont été lancés dans l’enceinte du lycée Suger, situé dans un quartier réputé difficile de Saint-Denis, une ville multiethnique au nord de Paris. Après l’évacuation de l’établissement, "quatre-vingt à 100 jeunes" ont pris la direction du centre-ville, selon une source policière. Sur leur chemin, "ils ont caillassé des policiers, incendié des poubelles et détruit du mobilier urbain".

"Une véritable émeute, suivie d’une guérilla urbaine dans les rues", a déploré le candidat de la droite à la présidentielle, François Fillon, pour qui "il y a quelque chose de brisé dans notre République".

La dirigeante de l’extrême droite Marine Le Pen a, elle, critiqué "une réaction minimale" du gouvernement.

"Le Premier ministre est sans doute trop occupé à faire campagne contre ma candidature pour se soucier de ce qui se produit dans le pays!", a-t-elle accusé, appelant à "restaurer l’ordre républicain et reconquérir les territoires perdus de la République".

Pas moins de 55 jeunes, dont 44 mineurs, ont été placés en garde à vue mardi pour "violences volontaires", "attroupement armé" et "incendie volontaire". Huit mineurs vont être présentés à la justice, et les autres relâchés mercredi soir, a précisé le parquet de Bobigny, près de Paris.

Le Premier ministre Bernard Cazeneuve a répondu à Mme Le Pen en mettant en garde "ceux qui cherchent à exploiter" ces violences "inacceptables" à "des fins électorales".

"Une digue semble avoir sauté (avec) l’introduction de la violence non plus seulement sur le parvis des établissements mais à l’intérieur des établissements", a estimé la ministre de l’Education, Najat Vallaud-Belkacem, disant sa volonté de continuer à renforcer la "sécurisation" des établissements.

En toile de fond des violences de mardi, "des reliquats de l’affaire Théo", du nom du jeune noir victime d’un viol présumé avec une matraque lors de son interpellation le 2 février à Aulnay-sous-Bois, une ville située à moins de 15 km de Saint-Denis, ont expliqué des sources policières. "On a pu entendre quelques slogans du type +vengeance pour Théo+", a rapporté l’une d’entre elles.

Ces dernières semaines, des heurts ont éclaté aux abords de plusieurs lycées à Paris et en région parisienne, lors de rassemblements contre "les violences policières".

(Source AFP)

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