France: le film d’Ozon sur la pédophilie dans l’Eglise sortira bien mercredi

Le film de François Ozon sur une affaire de pédophilie dans l’Eglise française sortira bien mercredi: la justice a débouté mardi une ex-membre du diocèse de Lyon (centre-est) qui demandait ce que son nom n’y soit pas mentionné, a-t-on appris auprès du tribunal.

"Grâce à Dieu" raconte la naissance de l’association de victimes "La Parole Libérée", fondée à Lyon en 2015 par d’anciens scouts accusant d’agressions sexuelles le père Bernard Preynat.

Sa sortie était menacée par deux assignations. La première de l’ex-prêtre lui-même qui avait demandé un report de sa sortie au nom de la présomption d’innocence car il n’a pas encore été jugé. Mais lundi, le Tribunal de Grande Instance de Paris l’a débouté.

Et la seconde émanait de Régine Maire, une ex-membre du diocèse de Lyon. Cette femme, aujourd’hui âgée de 80 ans, a comparu début janvier aux côtés du cardinal Philippe Barbarin, l’archevêque de Lyon, pour ne pas avoir dénoncé à la justice les agressions de l’ex-prêtre. Mais comme le jugement n’a pas encore été rendu — il le sera le 7 mars –, elle estime que le film porte atteinte à sa présomption d’innocence et à sa vie privée.

La justice n’est pas allée dans son sens.

Mardi matin, François Ozon se disait totalement "zen". "Le film n’est pas à charge contre cette dame, je la montre dans son cadre professionnel, dans un cadre public, donc j’ai confiance en la justice", a-t-il affirmé sur la radio Europe 1.

L’avocat de Régine Maire, Me Xavier Vahramian, estimait à l’audience que sa cliente, incarnée par Martine Erhel, était au contraire représentée comme "un personnage dénué d’empathie, sévère et ayant pour but alors de servir le cardinal Barbarin". Son nom est cité une vingtaine de fois et elle est représentée dans 15 à 20 scènes.

Le film prend le parti de citer nommément le cardinal Barbarin, le père Preynat et Régine Maire mais de donner seulement les prénoms des victimes.

Sa date de sortie avait été programmée en raison de sa sélection à la Berlinale (où il a obtenu le Prix du Jury), selon François Ozon, hors de toute considération judiciaire.

Si la justice avait donné satisfaction à Régine Maire, cela aurait retardé techniquement la sortie de l’oeuvre puisqu’il aurait fallu rappeler les quelque 300 copies déjà distribuées dans les salles de cinéma et réenregistrer la bande-son.

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