France: le Front national ravit onze mairies

Quasiment absent depuis plus de dix ans du paysage politique local en France, le Front national (extrême droite) dirigera au moins onze villes à l’issue des municipales, confirmant son ancrage dans le nord et le sud du pays, avec un défi, celui de faire ses "preuves".

Sa présidente Marine Le Pen s’en est réjouie, y voyant le début d’une "nouvelle étape pour le FN". "Il faut désormais compter avec une troisième grande force politique", a-t-elle assuré dimanche soir.

Défait à Forbach (est), le numéro deux du FN, Florian Philippot, a tout de même salué "le meilleur score de toute l’histoire" du parti d’extrême droite.

En 1995, année faste pour le parti alors présidé par Jean-Marie Le Pen, le FN avait fait élire trois maires, tous dans le sud du pays, à Toulon, Marignane et Orange, auxquelles Vitrolles s’était ajoutée en 1997. Les édiles frontistes d’alors ont laissé le souvenir d’une gestion municipale très contestée que le parti d’extrême droite jure être prêt à balayer.

Après avoir remporté dès le premier tour la ville ouvrière de Hénin-Beaumont, dans le nord, le Front national a conquis dimanche au moins 10 villes, dont Béziers (sud-ouest) et Fréjus (sud), attestant de la réussite de Marine Le Pen dans sa stratégie de "dédiabolisation" de la formation fondée en 1972 par son père.

"On a l’impression qu’un parti nouveau arrive avec des idées et on espère qu’il les mettra à exécution. Depuis qu’il n’y a plus Jean-Marie Le Pen (à la tête du parti), le FN a fait des efforts, ce n’est pas un monstre. On sait bien que ce n’est pas le nirvana mais la période est très difficile", confiait dimanche Bernard, un retraité de 71 ans .

Au-delà du poste de maire, l’ancrage du Front national dans la vie politique locale française va se traduire par sa présence dans les conseils municipaux avec quelque 1.200 élus.

"Le contrat est incontestablement rempli" pour Jean-Yves Camus, chercheur spécialiste de l’extrême droite interrogé par l’AFP. C’est un "scénario idéal" pour Marine Le Pen, a jugé quant à lui Sylvain Crépon, sociologue expert du FN.

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