France: la « vague bleue » annonce le retour à droite au Sénat

La victoire de l’opposition de droite et la « percée » du Front national aux élections municipales devraient faciliter le retour du Sénat en septembre prochain dans le giron de la droite, compliquant encore l’équation pour François Hollande.
La gauche a gagné en 2011 la majorité à la haute assemblée grâce à un gain de 25 sièges, ce qui lui permet d’y disposer d’une faible majorité de six sièges.

Cela n’empêche pas le gouvernement de subir fréquemment de cuisant échecs au Sénat, lorsqu’un des groupes de la gauche, et principalement celui du Front de gauche mais aussi les écologistes, décide de s’abstenir ou de voter contre un texte.

La situation risque de s’aggraver en septembre prochain avec le renouvellement de 178 de ses 348 sièges, les sénateurs étant élus au suffrage universel indirect par un collège d’environ 150.000 "grands électeurs".

Ces "grands électeurs" sont les députés, les conseillers régionaux et départementaux et, surtout, les conseillers municipaux qui représentent environ 95% de ce collège électoral.

Les succès de la droite et du centre aux municipales et la poussée du parti de Marine Le Pen aideront donc arithmétiquement l’opposition à redevenir majoritaire au Palais du Luxembourg.

L’actuel président du Sénat, le socialiste Jean-Pierre Bel, qui a décidé de ne pas se représenter en septembre prochain, prédit que la haute assemblée restera à gauche.

Mais l’UMP Gérard Larcher, qui fut président du Sénat de 2008 à 2011, estime que la "vague bleue" va faciliter une victoire de la droite en septembre.

Elle devrait annuler le fait, d’une part, que les sénateurs de l’opposition sont plus nombreux que ceux de gauche à devoir renouveler leur mandat et, d’autre part, que le mode de scrutin a été modifié par la loi du 2 août 2013.

Les modalités de calcul du nombre de délégués des communes a été modifié dans le but de permettre "une meilleure représentation démographique des communes urbaines".

De plus, la loi élargit le mode de scrutin à la proportionnelle aux départements élisant trois sénateurs alors qu’il ne s’appliquait jusqu’ici que pour ceux élisant au moins quatre sénateurs.

Ces modifications favorisent les zones urbaines plus favorables à la gauche au détriment des zones rurales traditionnellement plus conservatrices.

Mais la conquête de centaines de communes grandes, moyennes ou petites par la droite devrait permettre à de nombreux candidats UMP, centristes ou divers droite d’aller siéger dans l’hémicycle du Palais du Luxembourg.

Un passage du Sénat à droite n’empêcherait pas l’adoption des lois, puisque l’Assemblée nationale a constitutionnellement le dernier mot, mais ralentirait considérablement le processus.

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