France: la mobilisation s’essouffle contre les réformes Macron

La mobilisation contre la politique "libérale" d’Emmanuel Macron était en baisse jeudi en France, où quelques dizaines de milliers de manifestants ont défilé dans plusieurs villes pour se faire entendre par un gouvernement déterminé à maintenir le cap de ses réformes.

Ils étaient 80.000 participants dans toute la France, selon la police, à dénoncer la "politique libérale visant à accroître les inégalités au profit d’une minorité".

C’est deux fois plus que les quelque 37.700 comptabilisés lors de la précédente journée, le 19 octobre. Mais la mobilisation de ce jeudi est nettement inférieure aux 223.000 enregistrés le 12 septembre, première journée de contestation.

A Paris aussi, il y avait nettement moins de manifestants qu’en septembre.

En outre, des incidents ont été enregistrés dans la capitale où des vitres d’agences bancaires et d’assurances ont été brisées, ont constaté des journalistes de l’AFP. Aux cris de "anticapitalistes", des jeunes encagoulés ont ainsi cassé les vitres d’une agence de la banque BNP.

Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, qui a organisé les quatre journées de mobilisation, n’en évoque pas de cinquième. Pour autant, il refuse de parler de "baroud d’honneur" et promet que "ça va continuer".

La grogne ciblait essentiellement au départ la réforme du droit du travail, mais sans empêcher son entrée en vigueur en septembre.

Cette réforme vise, selon le gouvernement qui est déjà passé à autre chose, à assouplir la règlementation du travail en vue de combattre un chômage français supérieur à la moyenne européenne. Mais selon ses détracteurs, elle représente un recul des droits salariaux.

L’échec de l’opposition à barrer la route à cette petite révolution a conforté Emmanuel Macron dans son calendrier réformateur, qu’il entend mener au pas de charge. Sont ainsi en préparation les réformes très délicates de l’assurance chômage et des retraites.

"On veut tirer la sonnette d’alarme sur des dossiers à venir, comme l’assurance-chômage et, l’an prochain, l’assurance retraite", a expliqué le secrétaire général du syndicat FO, en défilant à Marseille (sud).

Ce syndicat, un des plus importants de France, défilait pour la première fois aux côtés de la CGT, organisation plus contestataire, laissant ainsi espérer aux opposants que cette unité retrouvée saura faire barrage à la "politique libérale visant à accroître les inégalités au profit d’une minorité".

D’autant plus que, ce jeudi, se joignaient à la manifestation des organisations de lycéens et universitaires qui entendent dénoncer la "sélection" à l’entrée en enseignement supérieur, que provoquerait, selon eux, un projet de réforme qui doit être présenté la semaine prochaine par le gouvernement.

Mais le chef de la France Insoumise (gauche radicale), le très revendicatif Jean-Luc Mélenchon, qui défilait jeudi à Marseille, a déploré "la division du politique et du syndical", alors que "des milliers, des millions de militants politiques sont prêts à entrer dans l’action".

Pierre Laurent, secrétaire national du Parti communiste français (PCF), a quant à lui affirmé que "la mobilisation se construit", "les gens" ayant "compris" qu’Emmanuel Macron est "le père Noël des riches".

"Je crois qu’on sent une vague de contestation de la politique d’Emmanuel Macron qui va grandissante dans le pays", a assuré Pierre Laurent. (afp)

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