France: l’islamiste Beghal n’a « jamais été condamné » en Algérie (avocat)

Paris veut expulser cet Algérien, condamné deux fois à dix ans de prison et déchu de sa nationalité française, mais il pourrait être placé en centre de rétention ou assigné à résidence si aucun accord n’est trouvé avec Alger d’ici lundi, date de la fin de la dernière peine.

Me Bérenger Tourné invite "à consulter le dossier de la procédure au lieu de se perdre en gesticulations médiatiques", dans un communiqué.

"Mon client et moi-même découvrons qu’il serait condamné à 20 ans de prison en Algérie, selon les dires de M. Richard Ferrand" alors "qu’aucune condamnation, par défaut ou contumace ou autre, n’a jamais été signifiée à M. Beghal à ce jour", et qu’il n’a "jamais reposé le pied en Algérie depuis 1987", écrit l’avocat.

Jeudi, le député Richard Ferrand, président du groupe LREM (la République en marche, parti présidentiel) à l’Assemblée nationale, a affirmé que Djamel Beghal regagnerait son pays d’origine, lors d’une émission télévisée (Questions d’info LCP-Le Point-AFP).

"Il y a lieu de penser qu’un accord a été pris puisque cet individu, qui avait d’ailleurs été déchu de la nationalité française, a 20 ans de prison à aller purger dans son pays d’origine, puisqu’il avait été recherché et condamné pour des activités délictueuses et criminelles", a déclaré M. Ferrand.

Dans une brève mise au point, l’avocat de Djamel Beghal rappelle que son client "dément, purement et simplement, tout lien et toute accointance avec le GIA" (Groupe islamique armé algérien, NDLR) et affirme qu’il "n’est impliqué ni de près, ni de loin, dans les attentats commis à Paris en 2015".

Il a été entendu "une première fois en septembre 2015 à ce sujet, puis très récemment, à la mi-mai 2018" et "à l’issue de ces dernières auditions, aucune charge n’a été retenue contre lui de sorte qu’il reste totalement hors de cause", selon son avocat.

Considéré comme le mentor de Chérif Kouachi et d’Amédy Coulibaly, deux des auteurs des attentats de janvier 2015 à Paris, Djamel Beghal, 52 ans, a été déclaré expulsable en 2007, deux ans après avoir été condamné à 10 ans de prison pour association de malfaiteurs à visée terroriste.

Il termine de purger une seconde peine de 10 ans de prison pour un projet d’évasion d’un ancien du GIA condamné à perpétuité pour un attentat dans une station de RER (transports régionaux) en 1995 à Paris.

Actuellement détenu à la prison de Rennes-Vézin (ouest), Djamel Beghal lui-même est favorable à son expulsion vers l’Algérie.

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