France: inculpation des deux mineurs candidats au jihad en Syrie

Rentrés en France, deux lycéens fugueurs embrigadés sur Internet et partis combattre le régime d’Al-Assad ont été mis en examen vendredi.
Les autorités essaient d’enrayer ce phénomène qui touche des centaines de garçons entre 15 et 25 ans, recrutés ou sensibilisés au jihad sur les sites islamistes, Skype et Facebook : «33 enquêtes judiciaires sont en cours», selon l’Express et la justice se dépêche de juger ces jihadistes potentiels pour «que cela serve d’exemple», dit un magistrat. «Car certains n’ont pas conscience qu’il s’agit d’un délit.»

Les deux adolescents de 15 et 16 ans, candidats au jihad en Syrie, ont été inculpés d’association de malfaiteurs en liaison avec une entreprise terroriste par un juge parisien, a-t-on appris de source judiciaire.

Les deux jeunes mineurs originaires de Toulouse (sud-ouest) avaient été présentés au juge d’instruction après 48 heures de garde à vue. Leur mise en examen (inculpation) est assortie d’un contrôle judiciaire prévoyant des mesures éducatives.

Tous deux élèves au même lycée de Toulouse (sud-ouest), les adolescents sont partis le 6 janvier pour la Syrie, via la Turquie. Ils sont rentrés séparément de Turquie, dimanche pour le plus âgé, lundi soir pour le plus jeune.

Selon les premiers éléments de l’enquête, les deux jeunes seraient effectivement passés en Syrie comme ils l’ont affirmé. L’un d’eux a raconté que son compagnon avait voulu le dissuader de rentrer quand il en a émis le souhait.

Alors que les avocats du plus jeune ont mis en avant ses motivations "humanitaires", des sources proches du dossier ont indiqué qu’une photo des deux garçons avec une arme avait été diffusée sur Facebook et ont fait état d’un appel à des proches où l’un des deux évoquait les combattants comme ses "frères".

Les adolescents n’ont jamais été condamnés auparavant. Le plus jeune est présenté comme un élève sans histoire, alors que le parcours du plus âgé semble plus difficile.

Quelque 700 Français ou étrangers vivant en France sont allés se battre en Syrie ces dernières années ou ont au moins été impliqués dans un tel projet. L’équipée des deux adolescents a suscité un émoi national, le président François Hollande affirmant la nécessité de "protéger nos jeunes de France".

Le parquet antiterroriste de Paris enquête sur la disparition depuis huit jours à Avignon (sud) d’une lycéenne de 15 ans, qui avait déclaré partir faire le jihad en Syrie. Une douzaine de mineurs ont été recensés parmi les personnes parties de France pour combattre en Syrie contre le régime de Bachar al-Assad.

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite