France: hommage à Ilan Halimi, victime il y a 10 ans de la « barbarie antisémite »

Le ministre français de l’Intérieur, le grand rabbin de France et de nombreux élus ont rendu hommage samedi soir à Ilan Halimi, jeune juif torturé à mort il y a dix ans en banlieue de Paris, victime de la « barbarie antisémite ».

C’est à Bagneux, au sud de Paris, que s’était déroulé le calvaire du jeune homme de 23 ans, séquestré et supplicié trois semaines durant dans une cité par un groupe de délinquants qui s’étaient donné le nom de "gang des barbares" et qui comptaient extorquer une rançon à sa famille, qu’ils supposaient riche car de confession juive.

"Dix ans plus tard, nous continuons à éprouver un remords collectif", a déclaré le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, devant 150 personnes. "Celui d’avoir hésité à désigner par son nom la haine antisémite".

Le drame, a poursuivi le ministre, "annonçait à sa manière une série de gestes assassins": les tueries de Mohamed Merah notamment contre une école juive du sud-ouest de la France en 2012, la fusillade du musée juif de Bruxelles en 2014, l’attaque du magasin Hyper Cacher à Paris l’an dernier. Mais aussi "la diffusion rampante" de l’antisémitisme, du racisme, du "mépris" et de la "haine de l’autre". Et, "à sa manière, les attentats" qui ont fait 130 morts le 13 novembre à Paris.

Le combat contre les jihadistes de l’Etat islamique, a-t-il ajouté, est "indissociable" du combat contre racisme et antisémitisme.

La cérémonie s’est tenue en présence du grand rabbin de France Haïm Korsia et du président du Consistoire central israélite de France, Joël Mergui, ainsi que de nombreux élus.

"Malheureusement, l’après-Ilan Halimi, ça a été la continuation de la barbarie antisémite", a lancé Joël Mergui.

Ilan Halimi avait été retrouvé agonisant le 13 février 2006 au bord d’une voie ferrée, nu, bâillonné, menotté, des traces de torture et de brûlures sur le corps. Il avait succombé dans l’ambulance.

Son calvaire avait débuté le 21 janvier: attiré par une jeune femme servant d’appât, il avait été séquestré – menotté, visage recouvert d’adhésif – et supplicié trois semaines durant à Bagneux.

Chef du "gang des barbares", Youssouf Fofana avait contacté la famille Halimi puis un rabbin, escomptant que la communauté juive paierait une rançon si la famille ne le faisait pas.

Fofana a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité. Une vingtaine d’autres personnes ont été condamnées dans ce dossier.

Ilan Halimi a été inhumé à Jérusalem.

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