France : douze ans de réclusion pour avoir traîné sa compagne accrochée à une voiture

Un homme de 41 ans a été condamné jeudi à douze ans de réclusion par la cour d’assises de Loire-Atlantique pour avoir traîné en voiture sur près de deux kilomètres sa compagne, retenue par sa ceinture de sécurité et qui s’était vu prescrire près de deux ans d’ITT.

Ce jugement est conforme aux réquisitions du parquet.

"Une femme traînée sur deux kilomètres, en pleine ville, en plein jour, par son conjoint violent, parce qu’il y a eu une dispute, c’est du jamais vu", a déclaré l’avocat de la victime, Me Pierre Huriet. Il a estimé que les "réquisitions élevées" correspondaient "à la gravité de ce dossier".

Le 17 décembre 2015, l’accusé était allé chercher de la cocaïne avec sa compagne, alors qu’il roulait dans Nantes sans permis, sans assurance et sans contrôle technique.

Une dispute a éclaté, des coups ont été portés et des témoins se sont interposés pour bloquer le véhicule et défendre la passagère. Cette dernière s’est retrouvée à l’extérieur de la voiture, prisonnière de sa ceinture de sécurité. Mais celle-ci était défectueuse et ne pouvait plus s’enrouler alors que le conducteur accélérait brusquement.

L’accusé, jugé pour "avoir volontairement commis des violences ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente", a expliqué lors du procès qu’il n’avait pas eu conscience de traîner sa compagne jusqu’à ce que la ceinture cède dans un virage.

Cet acte est "très marquant, chacun peut visualiser ces deux kilomètres où cette personne a été traînée", a relevé Me Benoît Rivain, qui défend le passager arrière de la voiture, poursuivi pour s’être volontairement abstenu de porter assistance à la victime.

Cet homme de 45 ans a lui été condamné à quatre ans de prison, dont deux avec sursis. L’avocat général avait requis cinq ans d’emprisonnement, dont deux avec sursis.

Dans cette affaire, il y a "des termes hors du commun", a souligné Me Rivain, qui a évoqué la "chirurgie de guerre" utilisée par le médecin ayant confirmé l’infirmité permanente de la victime.

Cette dernière s’est vue prescrire une interruption temporaire de travail (ITT) de 610 jours, a indiqué l’avocat général. Il a estimé durant sa plaidoirie que le conducteur s’était "abrité derrière une pseudo-amnésie très sélective".

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