France: des centaines de sans-papiers occupent brièvement le Panthéon

Plusieurs centaines de sans-papiers ont brièvement occupé vendredi le monument parisien du Panthéon, nécropole des grands personnages du pays, pour réclamer leur régularisation et un rendez-vous avec le Premier ministre français.

Environ 700 migrants et leurs soutiens, selon les participants, s’étaient introduits dans cet imposant édifice au coeur de Paris à la mi-journée, à l’initiative des collectifs "gilets noirs" et "La Chapelle debout", qui soutiennent les sans-papiers.

Ce lieu emblématique de la République française a été évacué dans le calme vers 14H45 GMT par une sortie située à l’arrière du bâtiment, ont constaté des journalistes de l’AFP.

Les occupants patientaient ensuite à l’extérieur, encadrés par les forces de l’ordre, en scandant notamment "Gilets noirs ! Gilets noirs !", nom d’un collectif de migrants vivant en foyer ou dans la rue en région parisienne.

Les forces de l’ordre ont chargé et tiré des grenades lacrymogènes pour repousser les soutiens et migrants les plus véhéments, ont constaté les journalistes de l’AFP. Plusieurs ont été pris en charge par des services de secours pour des plaies ou des malaises, ont-ils aussi constaté.

Dans un communiqué, ils se présentent comme "des sans-papiers, des sans-voix, des sans-visages pour la République française" et demandent "papiers et logements pour toutes et tous".

"On ne veut plus avoir à négocier avec le ministère de l’Intérieur et ses préfectures. On veut parler au Premier ministre, Edouard Philippe, maintenant !", écrivent-ils.

"Beaucoup de gens vivent sans droit depuis des années. On occupe pour interpeller le Premier ministre pour une régularisation exceptionnelle. Il n’y a pas eu de régularisation exceptionnelle depuis la prise de pouvoir de (François) Mitterrand (en 1981). Il est temps qu’il y en ait une", a expliqué à l’AFP Laurent, membre du collectif "Droits Devant !" venu les soutenir à l’extérieur du bâtiment.

"Le Panthéon est un signe des grands hommes. Il y a à l’intérieur des symboles de la lutte contre l’esclavage. On se bat contre l’esclavage du troisième millénaire", a-t-il expliqué.

Le collectif "gilets noirs" mène régulièrement des actions coups de poing en soutien aux sans-papiers.

En juin, ils avaient brièvement occupé le siège du groupe Elior (restauration collective, propreté), en lisière de Paris, pour "dénoncer son business" réalisé avec des sans-papiers "non déclarés". En mai, ils avaient également occupé le terminal 2F de l’aéroport parisien de Roissy contre "la collaboration d’Air France" dans les expulsions.

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