France: ce qui rassemble et oppose les finalistes de la primaire de la droite

Les finalistes de la primaire de la droite française pour la présidentielle, François Fillon et Alain Juppé, prônent tous deux une cure économique sévère, mais divergent sur le degré de libéralisme économique, la politique étrangère et leur vision de la société.

Les deux candidats s’engagent à réformer le temps de travail et à repousser l’âge du départ à la retraite, à 65 ans contre 62 ans actuellement.

François Fillon, qui se veut plus réformiste, promet d’en finir très rapidement avec la durée légale du travail de 35 heures hebdomadaires. Il prévoit un retour aux 39 heures pour les fonctionnaires et entend laisser à la négociation la durée du temps de travail dans les entreprises. Alain Juppé parle d’un retour aux 39 heures dans le privé et juge impossible de "demander à des fonctionnaires de travailler plus pour gagner moins".

M. Fillon entend aussi supprimer 500.000 postes de fonctionnaires (sur 5.4 millions), contre 250.000 pour M. Juppé, et chiffre les économies possibles dans les dépenses publiques à 100 milliards d’euros en cinq ans.

Dans le domaine de la santé, François Fillon veut concentrer les remboursements du système public d’assurance-maladie sur "les affections graves et de longue durée", le reste incombant aux assurances privées.

Ils s’engagent tous deux à supprimer l’impôt sur la fortune (ISF), à réduire la fiscalité des entreprises, à rétablir des aides pour les familles aisées et à augmenter la taxe sur la valeur ajoutée (d’un point pour Alain Juppé, du double pour son adversaire).

M. Fillon, accusé de proximité avec Vladimir Poutine, entend "renouer une relation franche et solide" avec les États-Unis, mais aussi avec Moscou, en qui il voit un allié face à la menace représentée par le groupe État islamique. Il soutient l’idée d’une association avec le régime de Bachar al-Assad pour régler la question syrienne.

M. Juppé est plus critique vis-à-vis de Moscou et estime qu’"il n’y aura pas de retour à la paix en Syrie avec Bachar al-Assad au pouvoir".

Concernant l’Union européenne, Alain Juppé veut redéfinir les règles entre les pays membres et Bruxelles et renforcer les contrôles aux frontières. François Fillon propose pour sa part de mettre un gouvernement à la tête de l’UE.

François Fillon compte "rétablir l’autorité de l’État" en accordant 12 milliards d’euros supplémentaires à la police et la justice.

Il veut empêcher le retour en France des jihadistes partis combattre à l’étranger et leur retirer la nationalité française, tout en expulsant les étrangers "appartenant à la mouvance terroriste".

Alain Juppé, lui, veut "réarmer l’État" avec 10.000 policiers et gendarmes supplémentaires sur le terrain, "expulser les condamnés étrangers radicalisés" et assigner à résidence les individus radicalisés et jugés dangereux.

La mise en place de quotas pour l’immigration, jugée trop importante, est inscrite dans les deux programmes. Alain Juppé y ajoute un durcissement des conditions d’obtention de la nationalité française, quand François Fillon veut limiter l’accès des étrangers aux prestations sociales.

Quand Alain Juppé estime que "l’identité de la France, c’est d’abord la diversité", François Fillon réfute l’idée d’un pays multiculturel. "Je veux que les étrangers qui viennent s’installer dans notre pays s’intègrent, s’assimilent, respectent l’héritage culturel qui est le nôtre", dit-il.

Sur l’islam, sujet récurrent de crispation en France, Alain Juppé propose un code rassemblant des "valeurs non négociables" et "un pacte avec les musulmans" portant sur le financement des lieux de culte et la formation des imams.

François Fillon considère qu’"il y a un problème lié à l’islam" et "une montée de l’intégrisme musulman dans la société française".

Pour Alain Juppé, le droit à l’avortement est "un droit fondamental" des femmes. François Fillon, qui y est opposé à titre personnel, assure qu’il n’y touchera pas.

François Fillon, qui revendique sa foi catholique, se dit prêt à amender la loi ouvrant le mariage aux homosexuels sur la question de l’adoption. Alain Juppé préfère ne pas rouvrir le débat.

Source AFP

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